Une journée sans voiture réduirait considérablement les émissions de GES

Julie PerreaultRédactrice

Selon une étude réalisée par des chercheurs de l’université Oxford, le transport actif s’est révélé être un moyen efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) personnelles liées au transport.

Comme le dit le proverbe : chaque petit geste compte ! Même si certains ne sont pas prêts à troquer entièrement leur véhicule pour leur vélo, le simple fait de ne pas utiliser sa voiture une journée sur une période d’une semaine aurait un impact notable sur la réduction des GES.

Selon les chercheurs qui ont mené l’étude intitulée The climate change mitigation impacts of active travel : Evidence from a longitudinal panel study in seven European cities, cette journée sans voiture par semaine pendant un an pourrait réduire jusqu’à un quart de nos émissions de GES personnelles provenant du transport, c’est-à-dire une demi-tonne par an.

Un geste avec un énorme impact

Si l’effort d’une seule personne semble n’être qu’une goutte dans l’océan, le chercheur principal de l’étude, Christian Brand, estime que si des millions de personnes adhéraient au concept, cela serait suffisant pour entraîner une diminution notable des GES.

« Si seulement 10 % de la population changeait de comportement en matière de déplacement, les économies d’émissions représenteraient environ 4 % des émissions de CO2 du cycle de vie de tous les déplacements en voiture », a déclaré ce dernier dans un communiqué de l’université. « Nos résultats suggèrent que, même si tous les déplacements en voiture ne peuvent pas être remplacés par des trajets à vélo, le potentiel de réduction des émissions est énorme ».

L’étude a révélé que les économies d’émissions les plus importantes du passage aux déplacements actifs concernaient les voyages d’affaires, suivis des excursions sociales et de loisirs, puis des trajets domicile-travail. Les données ont été recueillies auprès de 1 849 personnes, dans sept villes européennes.

Des participants, qui faisaient déjà du vélo de manière régulière, ont aussi été inclus dans la recherche. L’étude a permis de constater que leurs émissions liées au transport étaient de 84 % inférieures à celles des non-cyclistes.

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Flo Karr Unsplash cycling

*Image : Flo Karr/Unsplash *

Les chercheurs affirment qu’inciter les voyageurs à réduire leurs déplacements en voiture nécessiterait d’augmenter les dépenses consacrées aux infrastructures adaptées aux cyclistes et aux piétons, ce qui aurait des avantages au-delà de la simple réduction des émissions.

« Investir et promouvoir les déplacements actifs tout en incitant à délaisser la possession et l’utilisation d’une voiture personnelle devrait être la pierre angulaire des stratégies visant à atteindre les objectifs de carboneutralité, en particulier dans les zones urbaines, tout en réduisant les inégalités et en améliorant la santé publique et la qualité de la vie urbaine dans un monde post-COVID-19 », ont écrit les chercheurs.

M. Brand reconnaît que de nombreuses personnes concernées par le changement climatique réagissent à la crise par des actions positives, telles que la plantation de plus d’arbres, mais affirme que ces efforts, bien que bien intentionnés, ne sont pas suffisamment efficaces à eux seuls pour réduire les émissions si on ne réduit pas également les activités et gestes produisant des émissions.

D'après les informations de Daniel Martins, journaliste à The Weather Network

Image bannière: piste cyclable montréalaise (carterdayne/Getty Images)