Des changements pour une aviation plus verte

Le programme Iris permettra de réduire les émissions de l’aviation civile de 5 à 10 %. C’est une bonne nouvelle, car cette industrie est pointée du doigt depuis longtemps comme étant une source non négligeable de gaz à effet de serre.

Meilleure planification, meilleur rendement

L’Agence spatiale européenne, l'industrie de l’aviation et plusieurs autres partenaires du monde de l’aérospatiale se sont associés pour créer un programme qui propose une optimisation poussée du trafic aérien. Selon Élodie Viau, directrice des télécommunications et des applications intégrées à l’Agence spatiale européenne (ESA): « Le but premier du programme Iris est d'utiliser la technologie aérospatiale pour rendre l'industrie de l'aviation commerciale et civile plus performante ».

Le système permet aux contrôleurs aériens de déterminer la trajectoire optimale entre deux points. Puisque les satellites ont des yeux partout sur Terre, il leur est possible de tenir compte de toutes les variables dans le calcul de cette trajectoire. Les conditions météo à tous les niveaux de l’atmosphère, la densité du trafic aérien durant votre trajet et même les impondérables comme les éruptions volcaniques, tout est pris en considération pour offrir aux contrôleurs et aux pilotes une trajectoire optimale.

Iris ESA

Illustration du système Iris Crédit photo : ESA

Selon les projections de l’ESA, cette optimisation va se traduire par une réduction de 5 à 10 % des besoins en carburant. Réduire la consommation veut aussi dire réduire ses émissions. Iris est capable de localiser un aéronef en quatre dimensions : la longitude, la latitude, l’altitude et le temps. Un itinéraire plus rapide réduira les retards, souligne madame Viau. Elle rappelle aussi que le système est déjà opérationnel et en cours d'approbation. Elle estime qu’en 2023, Iris sera en service en Europe et qu'il devrait être en place internationalement d’ici la prochaine décennie.

Une bonne nouvelle pour les voyageurs et les transporteurs

Le système va aussi augmenter la qualité des communications dans le transport aérien. En ce moment, les échanges entre les pilotes et la tour de contrôle se font par bandes VHF. Cette façon de faire comporte plusieurs risques. D'abord, il est possible qu’un des interlocuteurs comprenne mal une consigne vocale. Sans compter que ce réseau fonctionne déjà au maximum de sa capacité. Puisqu’on estime que le trafic aérien va connaître une forte expansion au cours des prochaines décennies, il fallait changer la façon de faire pour pouvoir faire face aux exigences de demain et assurer la sécurité de tous.

Avec Iris, les communications se font par connexions IP sécurisées. Il est donc maintenant possible pour les contrôleurs et les pilotes de communiquer par message texte. Ceci réduira les risques de mauvaise compréhension entre les interlocuteurs. Les messages textes seront toujours plus clairs que les messages vocaux. Cette nouvelle façon de faire apportera aux passagers une plus grande sécurité et, puisque la connexion IP est sécurisée, les risques de piratage informatique sont inexistants.

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Selon les estimations de l’ESA, la réduction de l’utilisation de carburant engendrera des économies de cinq milliards d’euros annuellement. Il n’est pas certain que les compagnies aériennes vont faire profiter les voyageurs de ces économies, mais les voyageurs pourront quand même apprécier le fait qu’on estime qu’Iris va réduire les retards des vols de 10 à 30 %. Cette nouvelle devrait vous réjouir, surtout s'il vous est déjà arrivé de tourner en rond autour de votre destination, pendant de longues minutes, en attendant une place pour atterrir.

Madame Viau rappelle qu’au cours des prochaines années, les énergies renouvelables vont devenir de plus en plus présentes dans l’industrie de l’aviation. Une carlingue tapissée de cellules photovoltaïques offrirait un autre moyen de réduire quelque peu la consommation des avions. Selon elle, les estimations de réduction de 5 à 10 % de l’utilisation de carburant pourraient facilement être améliorées au fur et à mesure que l’industrie amorcera un virage plus vert.

En résumé :

  • Baisse de 5 à 10 % des émissions de l’industrie ;

  • Économie de cinq milliards d'euros/an pour les compagnies aériennes ;

  • Économie de temps pour les passagers (-10 à -30 % dans la longueur des retards) ;

  • Trajectoire des avions optimisée et communications améliorées ;

  • Plus grande sécurité des passagers.