Le Canada fait ses premiers pas vers l'interdiction du plastique à usage unique

Les balbutiements du projet de loi visant à interdire les plastiques à usage unique dès 2021 dans tout le Canada se font entendre.


Une ébauche d’évaluation scientifique, publiée récemment par le gouvernement du Canada, constitue le premier pas vers l’interdiction complète des plastiques à usage unique au Canada. La loi entrerait effectivement en vigueur en 2021, et commence à prendre forme.

Une courte période de transition, notamment pour les entreprises qui fabriquent ou utilisent fréquemment ce type de matériel, est envisagée en cas de besoin par le gouvernement canadien.

Pour le moment, la liste exacte des articles qui seront bannis du pays n’a pas encore été dévoilée. Toutefois, les produits comme les sacs de plastique ou les pailles risquent fort d’y figurer.

Rappelons que l’annonce a été faite en juin 2019.

Une problématique généralisée

Le plastique est un problème inquiétant au Canada, comme dans bien d’autres pays du monde. Les plastiques à usage unique, comme les pailles, les bouteilles d'eau ou les mégots de cigarette, constituent d'ailleurs les déchets les plus fréquemment retrouvés sur les côtes canadiennes et dans les milieux d'eau douce. Cela inclut les eaux de surface et les eaux marines.

«Au Canada, il est estimé qu’une proportion de 1 % des déchets plastiques pénètre dans l’environnement, ce qui représentait une pollution plastique de 29 000 tonnes en 2016», peut-on lire dans l'ébauche.

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De plus, les produits liés à l’emballage sont une importante proportion des ordures faites de plastique au Canada, dont la majorité est utilisée dans le secteur de l’alimentation. «L’emballage représentait 47 % des plastiques rejetés [en 2016].»

On y distingue d'ailleurs deux types de résidus : le macroplastique, qui correspond à des déchets de plus de cinq millimètres de diamètre ; et les microplastiques, qui englobent tout ce qui est plus petit que cette marque.

Comme sa dégradation nécessite beaucoup de temps, ses impacts négatifs sur l’environnement à moyen et à long terme risquent d’augmenter au cours des prochaines années. De plus, on connaît mal les répercussions possibles de l'ingestion de plastique sur la santé des humains à long terme, par exemple.

Ces déchets peuvent avoir des conséquences néfastes sur les organismes vivants et sur les écosystèmes.

Les auteurs de l’ébauche recommandent d’ailleurs une plus grande recherche à ce sujet, afin de combler le manque de connaissances actuel en la matière. Près de 2,2 millions de dollars dans le budget du gouvernement du Canada sont actuellement dédiés à la question du plastique.

Source : Ébauche d’évaluation scientifique de la pollution plastique du gouvernement du Canada


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