Feux à Los Angeles : le climat parmi les facteurs en cause

Comme toutes catastrophes naturelles, les feux qui ont ravagé la région de Los Angeles au début de 2025 sont dus à la conjugaison de plusieurs éléments, dont les changements climatiques. Ceux-ci ont facilité la formation de plusieurs facteurs responsables de ce drame humain.

Une sécheresse inusitée

Cette catastrophe est d’autant plus inhabituelle puisque l’hiver est normalement, une saison froide et pluvieuse en Californie. Selon plusieurs spécialistes, les changements climatiques ont changé la donne. Il faudra, à l'avenir, faire face plus souvent à de telles situations. Notons cependant que les régions au nord de Los Angeles vivent une saison plus normale avec du froid et de la pluie. C’est vraiment dans la région de la cité des anges et plus au sud que la sécheresse a sévi depuis environ huit mois et que les températures ne sont pas aussi froides qu’elles devraient l’être.

Un déficit de précipitations depuis octobre

Remontons un peu dans le temps pour comprendre comment on a abouti à cette situation. Les deux derniers hivers en Californie ont été assez pluvieux. Une succession de rivières atmosphériques a donné assez de pluie pour que la végétation redevienne florissante. Cependant, depuis plusieurs mois, le sud et le centre de l’État enregistrent très peu de précipitations. Toute cette nouvelle végétation a donc séché, devenant ainsi un carburant pour d’éventuels feux.

Depuis le premier octobre, aucune précipitation mesurable n’a été enregistrée dans la région. Les sols se sont asséchés et, par conséquent, l’atmosphère aussi. Lorsque les feux naissent, on mesure à peine 10 % de vapeur d’eau dans celle-ci. Les sols sont secs, mais l’air aussi.

Le courant-jet a lui aussi son mot à dire. Il a pris une forme très sinueuse et a créé un creux qui se positionne à la frontière entre le Mexique et l’Arizona. Une dépression va se retrouver dans ce creux. C’est elle qui sera à l’origine des vents de Santa Ana qui ont facilité la propagation rapide des flammes. En s’engouffrant entre les cols des montagnes, les vents vont s’intensifier. De plus, ils accélèrent encore davantage en descendant les flancs de la chaîne côtière vers l’océan. Lorsque l’incendie se déclare, ils soufflent alors à plus de 150 km/h.

La recette parfaite pour des feux destructeurs

Il ne manque alors que l’étincelle pour donner naissance au pire feu que la région ait connu depuis des décennies. Selon plusieurs spécialistes, celle-ci provient probablement de fils électriques sectionnés par le vent, comme lors des incendies de 2016 et 2017. La recette est parfaite. Beaucoup de végétation asséchée qui sert de carburant, un air et un sol très sec, un vent fort et une étincelle. Le résultat passera à l’histoire comme étant les pires feux que la région ait connus depuis plus de quatre décennies.

Des phénomènes extrêmes de plus en plus fréquents

Selon les climatologues de l’institut des ressources en eau de l’Université de Californie, l’empreinte des changements climatiques est indéniable dans la mise en place de cette catastrophe. Ils croient qu’une période plus chaude et sèche alors qu’on devrait vivre une saison plus froide et pluvieuse est devenue possible à cause des changements climatiques causés par l’activité humaine.

Le contenu continue ci-dessous

Même son de cloche à propos de la déformation du courant-jet qui, en prenant une forme de méandre, a favorisé un déplacement lent de la dépression qui génère les vents de Santa Ana, responsables de la propagation éclair des flammes. Ceux-ci ont soufflé plus longtemps au même endroit, augmentant leur incidence.

Les climatologues attribuent aussi le manque d’eau, qui aurait pu aider les sapeurs dans leur combat, aux changements climatiques. En effet, la Californie souffre d’une pénurie d’eau depuis plus d’une décennie.

Les scientifiques ont étudié 60 000 feux qui ont sévi dans l’Ouest américain depuis 2001. Le nombre de feux dont la propagation a été plus rapide que la norme a doublé en 20 ans. Ils estiment que dans un monde qui se réchauffe, les phénomènes extrêmes, comme ces incendies, seront de plus en plus fréquents et de plus en plus intenses.