GIEC : Des solutions réalistes et efficaces sont à portée de main

Le GIEC a dévoilé aujourd’hui la synthèse de son sixième rapport sur les changements climatiques. Même si la communauté scientifique rappelle qu’il est minuit moins une, les auteurs du rapport ne jettent pas encore l'éponge.

Le rapport (disponible en anglais) indique d’emblée que la Terre s’est déjà réchauffée de 1,1 °C. Sans actions ciblées et immédiates, l’homme fonce tout droit dans un mur.

« Ce Rapport de synthèse fait ressortir que des mesures plus ambitieuses s'imposent de toute urgence et que, si nous agissons maintenant, nous pouvons encore garantir un avenir durable et vivable à toute la planète » a déclaré Hoesung Lee, Président du GIEC, dans un communiqué.

L’humanité a les connaissances et les moyens financiers de renverser la vapeur, mais le fossé financier entre les pays riches et ceux en développement est un des principaux obstacles à une action mondiale pour lutter contre les changements climatiques.

Si plusieurs pays ont déjà fait la promesse de devenir « net zéro » d’ici 2050, le rapport indique plutôt que les pays développés devraient viser 2040. Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a annoncé un programme d'accélération avec des objectifs ambitieux s'adressant directement à eux. Les pays en développement pourraient se permettre d’attendre jusqu’à 2050, car leurs contributions aux émissions mondiales de gaz à effet de serre sont largement inférieures à celles des pays riches.

Malheureusement, les chiffres démontrent que nos émissions ont rapidement augmenté au lieu de diminuer. Si on comptabilise toutes les émissions émises par l’activité humaine depuis 1850, on se rend bien compte de cette accélération. Depuis le début de l’ère industrielle jusqu’en 1989 (1850-1989), les émissions émises représentent 58 % de toutes les émissions rejetées dans l’atmosphère par l’homme. Mais entre 1990 et 2019, c’est 42% de toutes les émissions qui ont été rejetées. 58% en 140 ans contre 42% en 30 ans, la tendance est claire.

Les pays en développement sont aux premières loges du dérèglement climatique. On estime qu’entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes vivent dans des régions très vulnérables aux extrêmes météorologiques et subissent les conséquences comme les inondations ou les sécheresses. «L’instauration d’une justice climatique est essentielle, car les populations qui contribuent le moins au changement climatique en subissent des conséquences disproportionnées», a déclaré Mme Aditi Mukherji, une des auteurs du rapport.

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La communauté scientifique reste convaincue que si on agit rapidement et agressivement, on verra déjà les effets sur notre climat au cours des vingt prochaines années. Toujours selon le président du GIEC : «Les transformations de fond ont plus de chances de porter leurs fruits lorsque règne la confiance, lorsque tout le monde collabore pour se concentrer sur la réduction des risques, et lorsque les avantages et les charges se répartissent équitablement.»

En effet, dans cette lutte épique, tous doivent mettre l’épaule à la roue. Les gouvernements doivent passer des lois qui visent à réduire nos émissions pour atteindre les objectifs fixés. Les entreprises, quant à elles, doivent intégrer la réduction des émissions à leurs pratiques et politiques. Finalement, les citoyens doivent faire les choix qui encouragent ce virage nécessaire à la survie de l’humanité.

Plus on attend pour mettre en place des mesures d’adaptation, plus elles devront être drastiques et difficiles. Selon le rapport, si rien n’est fait, nous nous dirigeons vers une augmentation de la température globale entre 2,2 °C et 3,5 °C au-dessus des valeurs préindustrielles.

Les auteurs soulignent qu'il existe déjà de nombreuses solutions réalistes et efficaces pour réduire nos émissions et limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C.

Image bannière : Hoesung Lee, Président du GIEC, à l'annonce du rapport de synthèse à Interlaken, Suisse (Source : IPCC/A. Tardy)