Vers une épicerie plus coûteuse : la météo montrée du doigt
S’alimenter coûtera plus cher (encore). La nouvelle année vient à peine de commencer que déjà, on parle de hausse. Changements climatiques, inondations, sécheresses… sans grande surprise, la météo est montrée du doigt. Explications.
Depuis maintenant 15 ans, un rapport sur les prix alimentaires est produit en collaboration avec quatre grandes universités canadiennes : l'Université Dalhousie, l’Université de Guelph, l’Université de la Colombie-Britannique et l’Université de la Saskatchewan. L’objectif? Aider les familles canadiennes à mieux encaisser la hausse du coût du panier d’épicerie.
COÛT POUR UNE FAMILLE DE QUATRE
Pour 2024, le rapport prévoyait une augmentation globale des prix se situant entre 2,5 % et 4,5 %. À la fin de l’année, le taux se situait à 2,8 %.
Cette année, le rapport prévoit une augmentation moyenne des prix alimentaires entre 3 % et 5 %.
Concrètement, cela signifie que pour une famille de quatre personnes ayant la même composition démographique qu’en 2024, les dépenses alimentaires annuelles prévues devraient atteindre les 16 833,67 $. Cela représente une augmentation de 801,56 $ par rapport à l’année dernière.
*Composition démographique : un homme 31-50 ans, une femme 31-50 ans, un adolescent 14-18 ans et une fille 9-13 ans.
Les phénomènes météorologiques extrêmes sont en grande partie responsables des problèmes auxquels sont confrontés les producteurs qui doivent affronter un climat imprévisible pour la culture et l’élevage.
Les conditions météo influencent non seulement la production alimentaire, mais aussi l’apparition de certaines maladies et d’insectes nuisibles.
QUELS PRODUITS SERONT LES PLUS TOUCHÉS?
Au rayon des viandes
La hausse du prix du bœuf est probablement celle que les consommateurs remarqueront le plus. Suivant la tendance de l’année dernière, manger de la viande coûtera encore plus cher cette année.
Les sécheresses, l’augmentation du coût des aliments pour animaux, les taux d’intérêt élevés et la réduction des troupeaux ont contribué à des prix records.
Une visite au rayon du poulet risque également de vous surprendre. Cette fois-ci, les prix sont influencés par la grippe aviaire.
Au frigo
Exposé aux changements climatiques, le coût du jus d’orange a grimpé lorsque des inondations et la sécheresse ont endommagé les récoltes au Brésil.
Du côté de la Floride, ce sont plutôt les ouragans qui ont causé d'importants dégâts à la culture des oranges à jus.
De plus, les incendies qui ont ravagé l’Ouest canadien en 2024 ont eu des répercussions sur les lignes ferroviaires. Même si le camionnage peut être une solution de rechange pour le transport de marchandises, sa plus faible capacité de chargement entraîne des retards et des augmentations de prix.
Sur les tablettes
Le café est devenu un produit de luxe. Son prix est à son plus haut sur les marchés boursiers depuis 1977. La culture du café, qui est l’une des boissons les plus consommées au monde, est perturbée par le réchauffement climatique.
La hausse s’explique par les caféiers qui produisent moins en raison de l’augmentation de la température et la déforestation.
Au Viêtnam, principal producteur de café robusta, des épisodes de sécheresse et de fortes pluies ont nuit à la récolte. Le Brésil, qui est le plus grand exportateur de grains d’arabica, a pour sa part été touché par de graves sécheresses et a connu des semaines d’incendies.
Pour le cacao, même scénario. Les prix ont atteint, en 2023, leur plus haut niveau en 45 ans. Exposés aux changements climatiques, les prix ont augmenté en raison des températures élevées et des conditions météorologiques difficiles en Afrique de l’Ouest.
Bonne nouvelle!
Même si le prix de l’huile d’olive a plus que doublé en trois ans, conséquence encore une fois des changements climatiques, une lueur d’espoir se dessine à l’horizon.
Les récoltes de 2024 ayant été abondantes, on parle même d’une année record, la tendance des prix sera à la baisse.
Pour plus d’informations, consultez le rapport sur les prix alimentaires, et… bonne épicerie!
