Virus : avec les changements climatiques, il y aura certainement une suite

Le confinement que nous vivons à cause de la pandémie ne sera peut-être qu’une répétition en vue de la prochaine fois. Notre mode de vie, responsable des émissions de gaz à effet de serre, de la déforestation massive et de la pollution, nous replongera tôt ou tard dans une autre pandémie. Selon l’Organisation mondiale de la santé, “les changements observés dans la transmission des maladies infectieuses sont une conséquence importante des changements climatiques”.

75 % des maladies infectieuses ont pour hôte certaines espèces d’animaux. Ces maladies sont dites zoonotiques, c’est-à-dire qu’elles peuvent être transmises de l’animal vers l’Homme et vice versa.

L’Homme empiète de plus en plus sur des zones restées vierges jusqu'à présent. La déforestation massive que connaît l’Amazonie, appauvrit, non seulement, la biodiversité, mais force également beaucoup d’animaux sauvages à rechercher un nouvel habitat. Ce faisant, ils entrent plus facilement en contact avec l’Homme en s’approchant des régions peuplées.

Ces écosystèmes agissent, également, comme une barrière naturelle en séparant les animaux des Hommes. En réduisant la biodiversité, on perd l'effet de “dissolution” innée à la nature. Plus il y a de variétés d’espèces dans un périmètre donné, moins la densité d’une seule espèce, qui pourrait servir d’hôte aux virus, sera élevée.

Par exemple, si une région déboisée n’offre plus le refuge habituel aux carnassiers, ils s’en iront ailleurs. Alors, une autre population animale, comme certaines proies, va augmenter en nombre dans ce secteur. Si cette espèce est porteuse d’un virus, il y aura beaucoup plus de membres porteurs que si les prédateurs les côtoyaient encore. Une plus grande variété d’espèces réduit donc le risque de transmission vers l’Homme.

Sans oublier la météo

Les conditions météorologiques extrêmes générées par les changements climatiques ne feront qu’augmenter le risque d’épidémie. Les inondations plus fréquentes faciliteront la croissance des populations d’insectes, souvent responsables de la propagation de bactéries et de virus, comme la malaria, la dengue ou le virus du Nil occidental. Une hausse de la chaleur et de l’humidité affecte directement le développement, la survie et la propagation de ces maladies. C’est à la suite d’une période de chaleur inhabituelle et de pluies abondantes qu’on a vu en 1999 apparaître les premiers cas du virus du Nil occidental à New York.

Selon une étude sur les changements climatiques et les maladies infectieuses au Canada, le pays se réchauffe beaucoup plus vite que le reste de la planète. D’ici 2070, la température moyenne sera 5 °C supérieurs à la période de référence (1971 à 2000). Ce réchauffement accompagné de la redistribution des précipitations en raison des changements climatiques entraînera probablement l’émergence de maladies infectieuses au Canada. Toujours selon cette étude, les répercussions des changements climatiques sur les écosystèmes, y compris les effets sur la biodiversité, peuvent modifier le risque d’une nouvelle maladie zoonotique transmise par un animal sauvage.