Tendance lourde dans le monde, sauf au Québec

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2019 est bien partie pour être sur le podium des années les plus chaudes depuis le début des données. Difficile d’y croire lorsque l’on habite au Québec alors que le froid a dominé. Pourtant la majorité des endroits dans le monde a connu des températures bien au-dessus des normales, notamment dans les régions nordiques.Des extrêmes invraisemblables à travers le monde et également chez nous au Québec ont marqué cette année. Voyez lesquelles.

De janvier à octobre 2019, les températures dans l’hémisphère Nord ont été les deuxièmes plus chaudes jamais enregistrées en 140 ans de données. Malgré l’absence d’un fort El Niño dans l’océan Pacifique, qui a pour effet d’augmenter les températures globales de l’océan, cette année a de grandes chances de finir sur le podium des plus chaudes.

Au Québec, c’est une autre histoire puisque cette année, on pourrait se rapprocher de nos normales annuelles ou même être légèrement en dessous, du non jamais-vu depuis 2010 pour plusieurs régions. Avant de rentrer plus en détail, regardons l’hémisphère Nord dans son ensemble depuis le début de l’année.

-Janvier à octobre - un contraste choquant

La carte ci-dessous montre l’anomalie des températures, c’est-à-dire la différence entre les températures observées et la normale, à travers l’hémisphère Nord depuis janvier 2019. Du vert au rouge, ces couleurs représentent les températures au-dessus des normales et inversement du bleu au blanc, les températures sous les normales.

IMAGE A CORRIGER

Source: Brian Brettschneider / University of Alaska Fairbanks

Deux régions se démarquent sur cette carte : les régions nordiques avec des températures près de 4° au-dessus des normales et de à l’autre extrême, les régions centrales de l’Amérique du Nord, avec des températures cette fois jusqu’à 3° sous les normales. Tout un contraste et pourtant des régions assez près géographiquement.

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À l’échelle mondiale, d’après les données de la NOAA, des records de chaleur ont même été battus dans de nombreuses régions et pour plusieurs océans, comme en Afrique du Sud, dans l’océan Atlantique, en Australie de l’Ouest, etc., et contre toute attente dans le nord et le sud de l’Amérique. En effet, malgré des températures constamment sous les normales au Québec ou encore en Amérique centrale, les températures plus chaudes observées ailleurs ont pris le dessus.

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D’après « The Southeast Regional Climate Center », l’Alaska voit son début d’année dans le top 3 des plus chauds. L’amplitude de l’anomalie de température dans les régions nordiques au Canada est aussi surprenante. La ville d’Alert, la plus au nord du monde dans le Nunavut, ou encore Inuvik, dans les Territoires du Nord-Ouest, finissent ces dix premiers mois avec 3° à 4° au-dessus des normales. Imaginez, le mois de mars à Inuvik a été de 14° au-dessus des normales.

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Source: Patrick Duplessis

Le sud-ouest des États-Unis a connu aussi un début d’année parmi les plus chauds notamment en Floride, contribuant ainsi au record de chaleur en Amérique du Nord, et ce, bien que les plaines américaines et le sud des Prairies canadiennes aient gelé et aient vécu un début d’année parmi les plus froids.

-Québec : plus doux au nord qu’au sud

Entre un hiver interminable et un autre qui commence trop tôt, le Québec a observé davantage de mois sous les normales qu’au-dessus, sauf dans le nord...

En effet, on constate une disparité entre le nord et le sud et une fois de plus, c’est au nord que l’on a enregistré des températures anormalement douces. Kuujjuaq a connu seulement deux mois légèrement sous les normales contre huit au-dessus des normales, dont cinq mois avec une anomalie supérieure à 1°. Le mois de mai a été le plus doux par rapport à la normale avec une anomalie de 3°. À l’inverse dans le sud du Québec, ce mois a été le plus frais par rapport aux normales.

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Entre janvier et octobre, le sud de la province se retrouve majoritairement sous les normales. La ville de Québec a enregistré seulement deux mois au-dessus des normales. Seul l’extrême sud termine avec des températures moyennes sans grand écart grâce à un mois de juillet très chaud.

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Le mois de novembre empirera la situation puisqu’il risque d’être le plus froid par rapport aux normales depuis le début de l’année et donc de renforcer cette anomalie froide sur le sud de la province.

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MONTREAL

On observe d’ailleurs que Montréal et Québec ont enregistré une température moyenne pour ces dix premiers mois, la plus froide depuis 2015. La ville de Québec se retrouve même dans le top 3 des plus froides depuis les années 1990.

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