Un astéroïde fonçait DROIT vers la Terre... Détails ici.

Un gros rocher spatial a été observé lors de son explosion au-dessus de la mer des Caraïbes.

La dernière génération de satellites météorologiques révèle notre planète comme nous ne l’avons jamais vue auparavant. Un domaine de progrès se situe toutefois dans un domaine quelque peu inattendu : la détection d’astéroïdes.

Le 22 juin dernier, tôt dans la matinée, des télescopes observant l'espace depuis le sommet de deux des plus hauts sommets d'Hawaï ont repéré un petit astéroïde - un rocher spatial estimé à quatre mètres de largeur soit à peu près la taille d'une voiture compacte - au-delà de l'orbite de la Lune. Nommé « 2019 MO », il s'agissait d'un astéroïde comme un autre, jusqu'à ce que l'on découvre sa trajectoire : il fonçait tout droit vers la Terre !

Environ douze heures plus tard, le réseau de détecteurs d'infrasons géré par l'Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires décelait quelque chose.

Selon l’université d'Hawaï, « le radar météorologique de Nexrad à San Juan, Porto Rico, a également détecté 2019 MO alors qu’il se consumait dans l’atmosphère, et a localisé le point d’entrée au-dessus de l’océan, à environ 380 km au sud de San Juan, correspondant à l'emplacement de l'infrason. »

Aperçu depuis l'espace !

L'événement a également été observé depuis l'espace, à travers les imageries du réseau de satellites météo GOES-16. Ces derniers ont non seulement détecté le flash de lumière, mais aussi des traînées de condensation dessinées par des fragments de l'astéroïde après son explosion.

Sur l'image ci-dessous, ces traînées sont perceptibles grâce à l'imagerie de vapeur d'eau. Plusieurs de ces fragments peuvent être observés en train de tomber jusqu'à la surface. Il est possible que ce soit la première fois que l'on ait été capable de détecter ce type de traînées issues de l'explosion d'un astéroïde dans l'atmosphère.

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Plusieurs explosions d'astéroïdes ont déjà été captées par les satellites, comme celle, bien plus imposante que celle de 2019 MO, qui a eu lieu le 18 décembre dernier au-dessus de la mer de Béring.

Y a-t-il un danger ?

Nous avons été assez chanceux jusqu'à présent, en tant que civilisation. L’événement de 1908 à Tunguska s’est produit loin des grandes populations. L'explosion d'astéroïde de Tcheliabinsk en 2013 s'est produite au-dessus d'une ville, mais elle était suffisamment haute dans les airs pour ne briser que les fenêtres et causer des blessures mineures. Toutefois, les impacts d’astéroïdes présentent un danger. C’est pourquoi les télescopes topographiques ATLAS et Pan-STARRS (qui ont détecté 2019 MO) scrutent en permanence le ciel nocturne à la recherche de ces objets. Récemment, des scientifiques de l’université Western en Ontario ont déterminé que l’objet de l’événement de Tunguska pouvait être associé à une pluie de météorites de jour rarement vue, appelée Bêta-Tauride. Si cela s'avérait, il se pourrait qu'il y ait un essaim de gros astéroïdes en orbite autour du Soleil, qui bascule périodiquement vers la Terre, parfois loin et parfois peut-être un peu trop près pour notre zone de confort. Cette année, une équipe de la Western University utilise des télescopes pour déterminer si cet essaim existe réellement. Si tel est le cas, cela pourrait nous menacer lors de deux passages, en 2032 et 2036.

En collaboration spéciale avec Scott Sutherland, rédacteur scientifique à The Weather Network.

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