Un rorqual à bosse observé à Montréal

Un rorqual à bosse a été vu samedi matin près du port de Montréal. Le Réseau québécois d'urgences pour les mammifères marins (RQUMM) invite à la vigilance et à respecter ses distances avec la baleine.


Il est toujours impossible de confirmer hors de tout doute qu'il s'agit bien du même animal que celui observé à Québec mardi, à Trois-Rivières jeudi puis vendredi à Sorel. L'équipe du RQUMM sera sur le terrain aujourd'hui pour récolter des données.

L'une des priorités sera d'obtenir des informations sur son état de santé, explique Marie-Ève Muller, responsable des communications au Groupe de recherche et d'éducation sur les mammifères marins. Il faudra aussi identifier l'individu.

Pour y arriver, il faut ouvrir les catalogues des habitants connus des chercheurs et obtenir des images les plus claires possibles de la baleine égarée pour ensuite tenter de trouver une combinaison. «On a fait appel à nos collègues de la Station de recherche des Îles Mingan et aux États-Unis», souligne Marie-Ève Muller.

D'après les premières hypothèses, toujours en supposant que c'est bien le même animal, le voyageur insolite semblerait désorienté.

Il est extrêmement rare qu'un rorqual à bosse s'aventure aussi profondément dans le fleuve Saint-Laurent. En fait, il s'agit d'une première intervention du genre au Réseau québécois d'urgences pour les mammifères marins (RQUMM), davantage habitué aux signalements de bélugas, de phoques ou de petits rorquals dans les secteurs en eau douce.

Dans une entrevue à Radio-Canada mercredi, le directeur scientifique du GREMM, Robert Michaud, expliquait que la baleine peut survivre en eau douce. Sa peau n'est cependant pas faite pour un tel milieu, ce qui pourrait provoquer le développement de maladies. «Ce n'est pas un danger imminent», précisait-il.

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Risque de collision

À mesure que les observations progressent vers l'ouest, les risques de collision [avec des navires] augmentent, s'inquiète Marie-Ève Muller. «Le fleuve rétrécit de plus en plus.»

Mme Muller appelle donc les plaisanciers et les navigateurs à faire preuve de vigilance, d'autant plus que ceux-ci n'ont pas l'habitude de cohabiter avec les baleines dans ces secteurs. Elle rappelle qu'un rorqual à bosse est un imposant mammifère marin pouvant atteindre jusqu'à 17 mètres de long et peser de 30 à 40 tonnes.

La collaboration des pilotes du Saint-Laurent est saluée par Mme Muller. «On a reçu des signalements aussi tôt qu'à 4 h et 5 h ce matin. Ils sont très vigilants», s'est elle réjouie, invitant à maintenir cette collaboration tant et aussi longtemps que la baleine sera dans les parages.

Il est recommandé de maintenir une distance d'au moins 100 mètres, idéalement 200 mètres avec l'animal. Des patrouilleurs de Pêches et Océans Canada assurent de leur côté une vigie là où les observations ont été signalées.

La prudence est toujours de mise pour les plaisanciers qui se trouvent en aval (vers l'est) puisqu'il n'est pas impossible que le rorqual fasse demi-tour, ce qui serait d'ailleurs le scénario espéré. Auquel cas il pourrait rapidement se retrouver à nouveau à la hauteur de Québec et regagner l'estuaire.