Un phénomène météo désintègre l’équivalent de l’île de Montréal en glace

Une portion de la barrière de Larsen, une barrière de glace située en Antarctique, a perdu 400 km2 en seulement deux jours, le mois dernier.


Entre le 19 et le 20 janvier 2022, un immense morceau de glace marine de 400 km2 provenant de Larsen B, une portion de la barrière de glace de l’Antarctique, s’est désintégré. Un effet de foehn serait en cause dans cet événement peu commun.

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Qu’est-ce qu’un effet de foehn ?

Il s’agit d’un phénomène météorologique qui naît lorsqu’un vent dominant se heurte à un mont. La masse d’air, située au bas d’une montagne par exemple, n’aura alors d’autre choix que de s’élever pour passer par-dessus l’obstacle. Ce faisant, l’air va se refroidir. Si la vapeur d’eau qu’il contient se condense, des nuages et même des précipitations sont engendrés.

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Toutefois, une fois l’obstacle surmonté, la masse d’air — maintenant dépouillé de son humidité — deviendra sèche et se réchauffera en redescendant.

Le chinook, que l’on retrouve notamment dans l’Ouest canadien, est un type de vent à effet de foehn.

Anomalies de températures

Si l’effet de Foehn est en partie responsable de ce détachement de glace, il faut aussi mentionner que l’Antarctique a connu des températures anormalement chaudes dernièrement. « Entre le 1er novembre et le 31 décembre 2021, soit la première moitié de l’été austral, une grande partie du plateau de glace de l’Antarctique a vu des températures de 3 à plus de 4 °C au-dessus des normales », explique Patrick Duplessis, vidéo-météorologue pour MétéoMédia.

Pas une première

Ce n’est pas la première fois qu’un événement du genre a lieu. En fait, il y a 20 ans, un immense morceau de la banquise de Larsen B s’est entièrement désintégré également. La superficie de la glace marine disparue était toutefois plus large, soit 3 250 km2, une zone comparable à l’État américain du Rhode Island.

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Plus récemment en 2017, un bloc de glace de 5 719 km2 s’est détaché de la banquise Larsen C. L’iceberg, qui en a découlé, a été baptisé A68. À lui seul, il représentait 12 % de la banquise Larsen C.


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