Des moustiques mutants relâchés dans la nature suscitent la polémique

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Alors que des moustiques génétiquement modifiés sont lâchés en Floride pour éradiquer certaines maladies, des critiques s'élèvent à propos d'éventuelles répercussions sur l'environnement.


Un premier lot de moustiques génétiquement modifiés a été libéré dans les Keys de Floride dans le cadre d'un projet controversé de lutte contre les insectes vecteurs de maladies. Versions modifiées de l'espèce Aedes aegypti, ces moustiques ont déjà été relâchés dans la nature au Brésil, aux îles Caïmans, au Panama et en Malaisie. Une réduction de 90 % des populations d'Aedes aegypti a par la suite été enregistrée dans ces régions, témoignant du succès de l'opération.

Une solution pour éradiquer de nombreuses maladies

L'espèce Aedes aegypti est associée à plusieurs maladies, dont le Zika et la fièvre jaune. L'utilisation d'insectes modifiés pour contrôler les populations constitue donc une alternative intéressante aux insecticides, contre lesquels certains moustiques ont développé une immunité.

En plus d'être néfaste pour l'environnement et de présenter des risques pour le sol, l'eau et la végétation, la dispersion d'insecticides est également coûteuse. Le district de contrôle des moustiques des Keys de Floride prévoit d'ailleurs un budget annuel d'environ 1 million de dollars (source : Gizmodo) pour lutter contre les insectes nuisibles, une partie de ces fonds étant utilisée pour pulvériser des insecticides aériens.

L'espèce Aedes aegypti ne représente que 4 % de la population totale de moustiques dans la région des Keys en Floride, mais elle y est responsable de la plupart des maladies transmises par les moustiques (source : Live Science).

En libérant des mâles modifiés porteurs d'un gène mortel qui est transmis à leur progéniture, la disparition des femelles est assurée avant qu'elles n'atteignent la maturité. Précisons que si les mâles se nourrissent exclusivement de nectar, les femelles se nourrissent de sang, ce sont donc ces dernières qui peuvent propager des maladies chez les êtres humains.

Fin avril, des boîtes contenant des œufs de moustiques ont été déposées à six endroits et au cours des douze prochaines semaines, environ 12 000 moustiques modifiés devraient donc éclore (source : Nature). L'emplacement des boîtes n'a pas été divulgué au public en raison de crainte de vandalisme.

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Cette première phase permettra aux scientifiques de collecter des données et de procéder à des ajustements avant de passer à une deuxième phase qui implique la libération de près de 20 millions de moustiques. Il s'agirait alors d'observer les moustiques dans la nature pour voir jusqu'où ils ont voyagé et s'ils s'accouplent. Ils seront facilement identifiables, car ils ont été modifiés avec un gène qui les fait briller lorsqu'ils sont éclairés avec une couleur spécifique.

Un projet controversé pour des raisons environnementales

Lorsque le projet a reçu  l'année dernière le feu vert du gouvernement américain, il a rencontré l'opposition de certains résidents. Les opposants au projet mentionnent notamment que des questions subsistent quant à la sécurité et à l'efficacité de cette expérience. Selon eux, rien de prouve que ces moustiques génétiquement modifiés n'auraient pas un impact négatif sur des populations d'insectes utiles ou n'endommageraient pas les écosystèmes de la région (source : Live Science).

D'après l'article original de Cheryl Santa Maria, The Weather Network.

Photo de vignette : Aedes aegypti, gracieuseté de Muhammad Mahdi Karim / Wikipedia.


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