Un des vestiges de l'hiver s'accroche longtemps
L'hiver est la saison de la neige par excellence. Le froid est effectivement disponible en grande quantité, ce qui permet aux flocons de se former de manière régulière - exception faite des journées aux températures glaciales. Le mercure est effectivement sous la barre du point de congélation pour la majeure partie de la saison.
La table est alors mise pour la cyclogenèse : cette dernière nécessite de bons contrastes de températures, et la présence d'une masse d'air chaud et humide au-dessus de l'océan Atlantique qui se heurte contre l'air froid du continent ouvre la porte à la formation de dépressions.
Le printemps surprend
Toutefois, le printemps ne cède pas si facilement sa place en matière de neige. C'est effectivement la deuxième saison la plus riche en précipitations solides. Le continent devient le théâtre d'un combat entre les masses d'air : la chaleur tente de se frayer un chemin alors que le froid hivernal est encore confortablement installé sur le Canada. Les contrastes qui en résultent sont idéaux pour le développement de systèmes dépressionnaires.
Le vortex polaire n'a effectivement pas encore tiré sa révérence. Résultat : les températures minimales sous le point de congélation sont bien campées jusqu'au 12 avril, en moyenne, dans le sud du Québec - soit environ 43 jours. Les descentes d'air arctique sont donc encore possibles pendant une grande partie de la saison, ce qui rend les tempêtes de neige relativement communes.
Au fur et à mesure que le temps avance et que la chaleur s'installe définitivement sur le Québec méridional, les occasions d'apercevoir des flocons se raréfient.
Et l'automne ?
Cela explique également pourquoi le printemps arrive largement devant l'automne en matière de chutes de neige.
L'omniprésence de la chaleur estivale sur le continent rend la tâche difficile au temps frais, qui a souvent de la difficulté à se bâtir. Cet air tiède, qui est légion aux États-Unis, fait en sorte que les systèmes dépressionnaires qui atteignent nos latitudes déversent leurs précipitations sous forme liquide plutôt que solide.