Trois caractéristiques étonnantes qui distinguent les ouragans

Ce n’est pas pour rien qu’on surnomme les ouragans des « monstres météo ». Ils sont vraiment dans une classe à part, quand on les compare aux dépressions classiques. Voici pourquoi.


Chaque année, de juin à novembre, c’est la saison des ouragans dans le bassin atlantique. C’est là où se sont formés des systèmes tropicaux dévastateurs, comme Harvey, Irma ou Dorian. Dans l’océan Indien, le terme « cyclone » est utilisé alors que dans le Pacifique Nord-Ouest, on les appelle « typhons ». Peu importe leur appellation, ces monstres météo ont leurs propres particularités.

1) Un voyage d’est en ouest

Les dépressions qui apportent pluie et neige au Québec voyagent en général d’ouest en est, en provenance de l’Alberta, du Colorado ou du sud des États-Unis. Alors, comment se fait-il qu’un système tropical à ses premiers jours prenne plutôt une trajectoire est-ouest dans le bassin atlantique ?

C’est qu’au niveau de l’équateur, les vents dominants, qu’on appelle les alizées, soufflent de l’est vers l’ouest. Ces vents tropicaux vont servir de moyen de transport aux ondes qui ont le potentiel de se développer jusqu’au stade d’ouragan. Toutefois, au moment où ces systèmes atteignent l’Amérique du Nord, le courant-jet prend le relai. C’est alors que l’ouragan prend une trajectoire nordique et traverse les États-Unis, et atteint parfois, l’est du Canada.

2) L’eau comme nourriture

La genèse des systèmes tropicaux s’effectue sur la côte ouest de l’Afrique. Ils doivent traverser tout l’Atlantique avant de déverser leurs précipitations sur le continent américain. Contrairement aux dépressions classiques, les ondes tropicales se nourrissent d’eau… de beaucoup d’eau pour devenir ouragans. Pour être plus précis, elles ont besoin de l’humidité tropicale.

Plus ces eaux au niveau de l’équateur sont chaudes, plus l’air au-dessus sera chaud et humide, une bonne source de nourriture pour les ouragans. Alors, une fois que les trois ingrédients sont en place, c’est-à-dire l’humidité, la chaleur et le faible cisaillement des vents, la pression commence à chuter et l’air chaud et humide est attiré par le système tropical. C’est là où le monstre météo se ravitaille par lui-même avec une puissance concentrée en son centre, causant des vents antihoraires. Quand ceux-ci atteignent une vitesse de 119 km/h, l’oeil apparaît et l’ouragan est bien formé.

Comme l’eau est sa source d’énergie, l'ouragan commence à perdre de sa force quand il voyage sur la terre ferme.

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3) Des dommages sur plusieurs kilomètres

Toutefois, ce n’est pas parce que le monstre météo perd en intensité qu’il est moins menaçant. Une fois qu’il a quitté les eaux chaudes, il se désorganise et commence à s’étendre. Ses dommages peuvent donc être causés sur des centaines, voire des milliers de kilomètres. Il suffit de se rappeler tout le chemin parcouru depuis l’onde tropicale, sur la côte ouest-africaine, jusqu’à la dépression post-tropicale pour réaliser l’étendue que peuvent prendre les dégâts. Contrairement aux dépressions « normales », le système tropical vit plus longtemps, couvre une plus grande superficie et est gorgé de beaucoup d’eau. Le plus imposant jamais observé s’est formé en octobre 1979 dans le bassin pacifique. Il s’agit du typhon Tip, dont le diamètre dépassait les 2 000 km. C’est environ la distance entre Montréal et la capitale du Manitoba, Winnipeg.


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