Testez votre couvre-visage grâce au froid hivernal

Rosalie Dion et Alex VervilleJournaliste et Créateur de contenu

La buée, qui est de la condensation de vapeur d’eau, se forme lorsqu’une surface froide entre en contact avec un milieu humide. Si celle-ci réussit à se défiler entre les mailles de votre couvre-visage, c’est synonyme d’inefficacité.


« L’air expiré, qui a la même composition qu’on le voit ou pas, contient des particules d’eau, différents gaz et des microbes, donc peut contenir le virus », explique la Dre Chantal Sauvageau, médecin-conseil à l’INSPQ. En hiver, cet air est perceptible sous forme de buée, de fumée. On peut donc dire que la COVID-19 devient visible. En plus d’être une façon de mieux comprendre le voyage des gouttelettes hors du corps, cette fumée est une manière facile de tester l’efficacité de votre couvre-visage. Il suffit d’observer à quel point la buée s’en échappe ou traverse le tissu lors d’une journée froide d’hiver.

Bien entendu, les masques chirurgicaux sont les plus performants. Par contre, ils sont difficiles à trouver en vente libre. C’est pourquoi vous êtes nombreux à avoir opté pour des masques artisanaux. « Ce n’est pas facile d’acheter ou de fabriquer un masque et de connaître ses caractéristiques en termes d’efficacité à filtrer les particules. Le plus efficace sur le marché, en ce moment, est le masque chirurgical », nous explique Dre Sauvageau. « C’est très difficile présentement d’affirmer qu’un masque, selon son type de tissus et son épaisseur, puisse être aussi efficace ». Un plus grand nombre d’épaisseur est toutefois gage d’efficacité accrue, bien qu’il puisse être moins confortable.

L’efficacité du masque dépend des matériaux utilisés, de la méthode de fabrication ainsi que de son ajustement dans le visage. Selon le Gouvernement du Canada, les filtres, qui peuvent être jetables ou du polypropylène non-tissé, ajoutent une protection supplémentaire au couvre-visage. Le Gouvernement rend d’ailleurs disponible sur son site Web différentes méthodes de fabrication de masques sécuritaires.

Au final, si vous voulez vous assurer de votre sécurité et celle des autres, prenez quelques instants pour observer à quel point la buée s’échappe de votre couvre-visage lorsque vous mettez les pieds dehors par temps froid. Le moins de bué, le plus efficace est votre masque. Dr Sauvageau rappelle que « ce qui passe quand il fait froid va probablement passer aussi quand [il fait chaud] ».

Attention aux engelures

Toutefois, un danger supplémentaire s’invite lorsqu’on porte le masque ou le couvre visage pendant la saison hivernale : les engelures. Lorsque le mercure est très bas, « ce contraste de températures entre notre air expiré et l’air froid est très grand et les particules d’eau vont vite se condenser. [...] On peut même voir un givre se former sur notre masque. Avec un masque qui devient humide, givré, collé sur la peau, s’il fait très froid, on peut augmenter le risque d’engelures », explique Chantal Sauvageau. De plus, lorsque votre couvre-visage gèle, se givre, l’air que vous expulsé va tenter par tous les moyens de s’en échapper. C’est là où on voit davantage de buée sortir par les côtés. Il n’a donc plus sa capacité à retenir, à filtrer les gouttelettes. Afin de contrer ce problème, l’INSPQ recommande d’avoir plusieurs masques en sa possession lors de longues sorties extérieures. Une autre solution est de couvrir votre masque avec un cache-cou en polar, ou un foulard. Ainsi, le masque prendra plus de temps pour devenir humide et éventuellement givrer.


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