Spectaculaire : un orage monstre vu de l'espace

Au début du mois de mai 2021, la NOAA a partagé sur Twitter une animation satellite qui montrait la formation d’une ligne orageuse au Texas. Cette image peut vous paraître banale, mais elle révèle de nombreux indices.


En bref:

  • Rencontre entre deux masses d'air ;

  • Choc entre air humide et air sec ;

  • Électricité générée.


Deux masses d'air

En météo, la rencontre de deux masses d’air différentes constitue la genèse du temps actif. En effet, les masses d’air ne se mêlent pas pour en former une nouvelle. Elles réagissent l’une avec l’autre pour créer des nuages. Plus les deux masses ont une température différente, plus le temps devient actif. Si de l’air à 20 °C rencontre de l’air à 22 °C, on assistera alors à la formation de petits nuages décoratifs. Si, cependant, une masse d’air à 15 °C se bute à une à 30 °C, on sera aux prises avec des orages potentiellement violents.

De l'humidité

Puisque les molécules qui composent l’air chaud sont plus distantes entre elles que celles composant l’air froid, l’air chaud a la capacité de contenir plus d’humidité que l’air froid. De plus, l’air chaud étant plus léger, il a tendance à se soulever et à se retrouver en altitude, là où il fait plus froid. L’air chaud se refroidit alors, les molécules se contractent et expulsent l’humidité que l’air contenait. À ce moment, l’eau, qui était sous forme gazeuse, va se condenser et passer à sa forme liquide. C’est l'amalgame de toutes ces fines gouttelettes d’eau que l’on appelle nuage. C’est l’exemple typique de deux masses d’air de températures différentes qui, en se côtoyant, ont donné naissance à de la météo. Sur cette animation de la NOAA, les deux masses d’air qui se côtoient proviennent du sud des États-Unis. L’une du golfe du Mexique, chargée en humidité, et l’autre de la région désertique du Sud-ouest américain. Cette dernière contient donc très peu d’humidité. Même s' il n’y a pas une grande différence en température entre les deux, il y en a une importante quant à la quantité d’humidité qu'elles transportent. Ce faisant, elles n’ont pas la même densité et le mécanisme de soulèvement s’opère quand même. C’est ce fort soulèvement qui fera bourgeonner la ligne orageuse.

Une rencontre décisive

Le point de rencontre des deux masses d’air est d’ailleurs parfaitement observable sur l’animation. C’est de là qu’ont pris naissance les mésocyclones qui composent la ligne orageuse. Il faut aussi imaginer le soulèvement comme le travail que fait un chasse-neige après une forte accumulation. Lorsque celui-ci passe sur la chaussée, la neige se soulève et est projetée vers l’avant. C’est la même chose pour l’air. Celui qui est plus dense reste au sol et en entrant en contact avec celui qui est moins dense, il le propulse vers le haut. En montant, l’air se condense et forme les nuages, dont les sommets flirtent avec la tropopause. Le long de la ligne orageuse, les nuages qui composent les mésocyclones peuvent avoir plus de 15 km d’épaisseur.

De l'électricité dans l'air

De plus, le soulèvement favorise la friction entre les molécules d’air. Quand vous frottez un ballon sur vos cheveux, il se crée de l’électricité statique. Le frottement entre les molécules d’air fait de même et génère des éclairs. Remarquez sur l’animation que tous les éclairs sont circonscrits près de la source du phénomène, car c’est là que l’on retrouve le point de départ du soulèvement et donc les nuages les plus épais.


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