Quels secteurs sont les pires émetteurs de GES au Canada ?

Les secteurs du pétrole et du gaz et celui des transports trônent au sommet du palmarès des pires émetteurs de gaz à effet de serre au Canada. La marche est encore longue en ce sens pour atteindre les objectifs que le pays s’est fixé…


Le secteur du pétrole et du gaz, en plus de celui des transports routiers, sont les deux secteurs où le plus d’émissions de gaz à effet de serre ont été émis depuis 2005, souligne un rapport intitulé «Sources et puits de gaz à effet de serre : sommaire 2019», publié en août dernier par Environnement et Changements climatiques Canada.

Le secteur pétrolier domine largement le palmarès des pires émetteurs de gaz à effet de serre (GES), avec 27 % des émissions totales du pays. L’industrie du transport routier (incluant notamment les véhicules lourds, les automobiles et les autobus) arrive bonne deuxième, avec 24 % des émissions totales. «La hausse des émissions du transport routier s’explique en grande partie par la conduite accrue de véhicules. Malgré une réduction du nombre de kilomètres parcourus par véhicule, le parc total de véhicules a augmenté de 37 % depuis 2005, surtout pour les camions (les camions légers et lourds)», est-il écrit dans le sommaire d’Environnement et Changements climatiques Canada.

Cathou Petrole

L’inventaire prend en compte divers gaz à effet de serre : le très connu dioxyde de carbone, le méthane, l’oxyde nitreux, les perfluorocarbures, les hydrofluorocarbures, l’hexafluorure de soufre et le triofluorure d’azote.

Les émissions totales de GES pour le Canada se situent à 716 mégatonnes d’équivalent en dioxyde de carbone (Mt d’éq. CO²) en 2017. Cela correspond à une diminution de 2 % par rapport aux émissions totales de 2005.

Toutefois, il faut savoir que les émissions liées à d’autres secteurs (la production d’électricité et les déchets, par exemple) ont diminué également au cours de cette période, souligne le rapport.

De plus, les Canadiens figurent dans le triste palmarès des pires émetteurs de GES per capita : en 2017, on parle de 19,5 Mt d’éq. CO² par habitant. Il s’agit toutefois de la meilleure marque depuis 2005.

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Les fluctuations en lien avec les émissions de gaz à effet de serre peuvent varier en fonction de plusieurs facteurs : les feux de forêts à Fort McMurray, le changement de mode de production d’électricité vers des solutions plus vertes, les variations des températures en hiver et la demande en chauffage qui en résulte, etc.

Le Québec fait bonne figure

À l’échelle du pays, le Québec est plutôt bon joueur. «Une baisse de la consommation de pétrole a été constatée […] au Québec (3 %). […] De plus, depuis 2005, les émissions ont diminué de 8,4 Mt (9,8 %) au Québec», peut-on lire dans le rapport.

L’hydroélectricité comme principale source d’énergie est un facteur expliquant cette bonne performance de la Belle province.

En route pour les objectifs de 2030 ?

Rappelons qu’en 2015, le pays a affirmé souhaiter diminuer la quantité de GES émis dans l’atmosphère (par rapport aux niveaux de 2005, toujours) de 30 % à l’horizon 2030.

Toutefois, la route est encore longue. Le taux d'émission de GES n’a baissé que de 2 % à l’échelle du pays en 12 ans (laps de temps qui correspond environ à la moitié de celui alloué pour atteindre cet objectif). Les aiguilles de l’horloge continuent toutefois leur progression autour du cadran, alors que la date butoir approche…


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