Déjouer la météo pour que vous puissiez trinquer. Santé!

MétéoMédiaÉquipe éditoriale
MétéoMédia

Les risques de gel en début de saison peuvent anéantir une récolte entière de fruits. Dans les vignobles français, on a développé des techniques pour résister aux assauts des gels tardifs. Certaines ont même été utilisées pour sauver des récoltes québécoises.

Sauver sa récolte du gel

Un des pires cauchemars pour un producteur de fruits, c’est un printemps hâtif et chaud, suivi d’un gel tardif. Dès les premières poussées de chaleur, les bourgeons commencent à éclore et la floraison suit assez rapidement. Le bourgeon et la fleur sont très fragiles aux soubresauts de dame Nature. Si un gel survient à ce stade, c’est toute la récolte qui est menacée.

C’est pourquoi, au fil des générations, les producteurs de fruits ont développé des techniques qui leur permettent, le cas échéant, de sauver leurs récoltes. Dans la plupart des cas, il s’agit de ne combattre le froid qu’une nuit ou deux. De plus, on ne parle pas de sauver une récolte si le gel est très sévère, mais bien de s’assurer qu’un ou deux degrés sous zéro ne vont pas anéantir tout le travail de ces producteurs maraîchers.

L'arrosage

La méthode la plus répandue est l’arrosage. En arrosant les cultures, les fruits vont se couvrir de glace. C’est cette glace qui va servir de protection, car le fruit à l’intérieur du glaçon ne sera pas en contact avec l’air ambiant. Si la température baisse jusqu’à -5, le fruit sera, quant à lui plus près du zéro, protégé par cette pellicule de glace. Cette technique est la plus répandue en cas de gel majeur, mais si le gel est moins intense, les producteurs ont d’autres façons de protéger leurs fruits.

La Champagne au premier rang

La France a développé des méthodes simples pour pallier un gel tardif qui menacerait les vignes. En champagne, une récolte annuelle va produire plus de 360 millions de bouteilles, vendues dans le monde entier. La Champagne est située dans le nord du pays, donc plus à risque de connaître des gels tardifs. Les coûts économiques en jeu sont astronomiques. Des chaufferettes installées dans les vignobles sont allumées la nuit quand le risque de gel est imminent.

Elles permettent de faire monter le mercure de deux à trois degrés, juste assez pour sauver les vignes d’un gel dévastateur. Il arrive aussi, dans le cas d’un gel de moindre importance, qu’on fasse appel à des hélicoptères. En volant à moins de 20 mètres d’altitude, ils font redescendre l’air chaud qui était au sol et qui s’envole la nuit venue. De plus, le brassage d’air créé par les palles de l’hélicoptère va créer de la friction entre les molécules d’air qui sont ainsi mélangées. Cette friction dégage aussi de la chaleur. Certains font même d’énormes feux de paille dans le but que l’épais manteau de fumée qu’ils dégagent servira de couverture protectrice.

Ouf! de justesse!

En 2012, au Québec, le mois de mars avait connu des journées à plus de 20 degrés dans le sud. Cependant, la fin avril s’annonçait plus catastrophique avec plusieurs nuits sous zéro. Certains vignerons québécois avaient fait des feux de bois dans leurs vignobles pour combattre ce gel tardif. Selon leurs dires, ce fut un succès retentissant.