Près de 50 % de la forêt amazonienne pourrait disparaître d'ici 2050

La déforestation, combinée aux changements climatiques, menacent gravement l'Amazonie. Si la tendance se maintient, près de 50 % de la plus grande forêt tropicale du monde pourrait disparaître d'ici 2050.


Les feux de forêts continuent de brûler en Amazonie, réduisant en cendres des centaines d’hectares de jungle. Le nombre d’incendies a effectivement augmenté de 35 % au cours du mois de septembre.

Au cours des neuf premiers mois de l’année 2019, le nombre de feux a augmenté d’environ 41 % si on compare avec la même période, en 2018. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette tendance : assouplissement des règles de coupes de bois, déforestation illégale...Rappelons que la terre est volontairement défrichée en Amazonie principalement dans le but d’installer des terres agricoles et/ou des pâturages industriels.

Au total, on parle d'une hausse de la perte liée à la déforestation de près de 84 % en un an seulement, comparativement à la même période l'an dernier.

Au total, la forêt amazonienne a perdu environ 20 % de sa superficie depuis les années 1970. De ce nombre, environ 11 % de cette perte a été réalisée depuis 2013.

Bien que les précipitations soient toujours relativement élevées dans le secteur, la perte de végétation vient perturber ce cycle fragile. Combiné à une température globale en hausse, cela favorise l’assèchement des sols, qui deviennent donc plus susceptibles d’être affectés par les flammes.

Au cours de la dernière décennie, la coupe a été réglementée plus sévèrement et de nouvelles ères protégées ont vu le jour, ce qui a mené à une certaine diminution de la déforestation. Le militantisme croissant en faveur de l’environnement a également joué un rôle.

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Toutefois, la tendance s’est récemment inversée, alors que la déforestation s’est accéléré depuis l’entrée en poste du président brésilien Jair Bolsonaro. Elle a pratiquement doublé depuis 2013.

Le visage de l’Amazonie voué à changer

Les feux de forêt, combinés à l’impact des changements climatiques, pourrait réduire la biodiversité végétale de près de 58 % d’ici 2050. De ce nombre, 49 % des plantes frôleraient l’extinction.

Par conséquent, à peine la moitié de la forêt amazonienne que l'on connaît aujourd'hui résisterait à l’impact combiné de ces deux menaces (selon le pire scénario envisagé par les chercheurs), si la tendance se maintient.

C’est ce que suggère une étude publiée dans Nature Climate Change en juin 2019.

Bien que les brasiers constituent une importante menace à la biodiversité, les changements climatiques pourraient bientôt supplanter cette menace. On estime que le réchauffement global et la déforestation combinés pourraient mener à un déclin de 58 % de la richesse forestière de l’écosystème d’ici 2050. De ce nombre, la coupe forestière et les incendies ne représenteraient que 19 à 36 %, le reste étant causé par les changements climatiques.

Cela représente un peu plus de 10 000 espèces d’arbres et de végétaux.

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La forêt amazonienne pourrait déjà avoir franchi un point de non-retour. Avec les changements des patrons de précipitations et l’augmentation des températures moyennes, certaines espèces risquent de devenir beaucoup plus vulnérables qu’elles ne l’étaient par le passé, voire être menacées d’extinction.

Rappelons que la forêt amazonienne est la plus grande étendue de forêt tropicale sur Terre, avec une superficie totale d’environ 5,7 millions de km2. Cela représente 13 % de tous les arbres du monde.

Sources : INPE | BBC


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