Pourquoi le Noël blanc est-il un casse-tête ?

Cette année, les modèles météorologiques ont eu de la difficulté à donner des prévisions claires et précises sur les possibilités de Noël blancs pour les secteurs du sud du Québec. Réjean Ouimet, expert météorologue à MétéoMédia, nous explique pourquoi.

Depuis le 1er décembre, l’avenir météorologique du jour Noël se voit sur les radars des trois modèles utilisés par MétéoMédia. Cette année, les modèles américain, canadien et européen n’ont cessé de se contredire et de changer de « version ». Pourquoi est-ce si difficile de savoir s’il y aura, oui ou non, au moins deux centimètres de neige au sol le 25 décembre au matin ?

Selon Réjean Ouimet, décembre est difficile « puisqu’il s’agit d’un mois de transition à la saison hivernale et que les régimes météo sont ainsi fluctuants » et précise que cette année, ce fut véritablement le cas.

En effet, les masses d’air chaud et froid ont alterné leur présence au-dessus de la province, avec une intensité plus ou moins importante. Et lorsque les perturbations les plus « intenses » fonçait sur le Québec, le froid remontait vers le nord et laissait toute la place à la masse d’air chaud. Résultat ? De la pluie pour le sud.

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De plus, la bordée de neige avec 15 centimètres et plus, habituelle à la mi-décembre pour le sud, est arrivée un peu plus tôt qu’à l’usuel cette année. Entre le 11 et 12 décembre, une bordée a bel et bien été enregistrée sur le sud du Québec, mais la succession de redoux et de précipitations liquides engendrées par les va-et-vient des masses d’air ont eu raison de cette couverture neigeuse qui, si elle était arrivée un tout petit peu plus tard, aurait pu suffire.

« Ces 30 dernières années, il y a eu 10 années où le couvert neigeux était similaire à celui que le sud du Québec a présentement », affirme M. Ouimet, avant de préciser que « dans la moitié des cas, il y a tout de même eu un Noël blanc pour Montréal ». En regardant les statistiques de notre expert, ce n’est donc pas la première fois que les prévisionnistes ont à se gratter la tête...

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En 1993, le couvert neigeux est passé de « presque rien » à 14 cm le 25 décembre au matin

Pour les experts, la situation est donc difficile puisque les modèles météorologiques peuvent se contredire d’un jour à un autre. Tandis que certains affirmaient un Noël blanc généralisé, d’autres l’infirmaient le lendemain, pour changer leur prévisions une nouvelle fois le surlendemain. « Une preuve supplémentaire pour rappeler qu’à long terme, la marge d’erreur est plus grande pour les prévisionnistes... », conclue Réjean Ouimet.

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