Paris et l’île Moukmouk ont un point en commun

Il y a plus de 5600 km qui séparent Paris de l’île Moukmouk, mais ces deux endroits se situent sur la même latitude, soit 48° nord. Même si leur exposition au soleil est la même, leur climat est complètement différent. À Paris, le climat est dit océanique, alors que l'île a un climat subarctique. Qu’est-ce qui explique tant de différences dans leur climat, alors qu’ils sont à la même latitude ?

Températures

L’île Moukmouk se trouve à 40 km à vol d’oiseau, au nord de la ville de Rouyn-Noranda en Abitibi. Le climat de l’île est influencé par sa position géographique sur le Bouclier canadien. Situé juste au sud des baies d'Hudson et James, l’endroit est bien placé pour accueillir beaucoup d’air froid pendant les mois d’hiver. Normalement, un endroit situé près d’un plan d’eau bénéficie de son influence en hiver surtout si ce plan ne gèle pas. On imagine que si l’eau du plan n’est pas gelée, elle est à une température supérieure à zéro degré. L’air glacial du nord qui passerait au-dessus avant de rejoindre la région serait alors réchauffé et n’offrirait pas des valeurs aussi basses en hiver comme celles que connaît l’île. Mais les deux baies gèlent complètement en hiver, parce qu’elles sont bien au nord, mais surtout parce que ces plans d’eau sont peu profonds. Ceci a pour effet de ne pas modifier l’air du nord qui provient du pôle. Le maximum moyen pendant le creux de l’hiver est de -17 °C. Cette région peut cependant connaître des écarts de températures notables, puisque le maximum moyen en été est de 17 °C. Une différence de 34°. En janvier 1984, le mercure a, quand même, plongé jusqu'à -49 °C. En revanche, en juin 1995, le thermomètre affichait 34,5 °C.

La ville de Paris, quant à elle, bénéficie d’un climat océanique. Même située à 600 km de l’océan Atlantique, la capitale française subit son influence. Le courant marin du Gulf Stream transporte les eaux chaudes du golfe du Mexique vers les îles britanniques. À l’image de l’air chaud qui monte dans l’atmosphère, l’eau chaude se positionne à la surface de l’océan. L’eau chaude de surface va réchauffer l’air qui se trouve juste au-dessus. De façon générale, toute l’Europe de l’Ouest bénéficie de la chaleur dégagée par l’océan Atlantique. La proximité de l’océan fait que les écarts de températures sont bien moins importants que pour l’île Moukmouk. En moyenne, le maximum en juillet dans la Ville lumière est de 24,2 °C et le maximum moyen en janvier est de 5,2 °C. Un écart de seulement 19°.

Précipitations

Autre différence notable entre ces deux lieux, le régime de précipitations. Paris enregistre, en moyenne, des précipitations variant de 43 à 65 mm par mois, pour tous les mois de l’année. Il y a donc une différence de près de 20 mm entre le mois le plus arrosé et celui qui reçoit le moins de pluie. Ce qui est plutôt stable. C’est bien différent pour l’île Moukmouk, qui connaît plus de 100 mm, en moyenne en septembre contre seulement 43 mm en février (il s’agit ici d’équivalent en eau, car en février, il neige) une différence de presque 60 mm. Il est normal que les précipitations soient moins abondantes en hiver sur l’île, car il fait très froid et que l’air froid ne peut contenir autant d’humidité que l’air chaud.

En termes de chutes de neige, Paris est vraiment différente. Il y neige en moyenne douze jours par année. Une neige qui ne reste pas et qui disparaît toujours dans les 24 heures. Sur l’île Moukmouk, la pelle est essentielle, car il tombe en moyenne annuellement 280 cm de neige.