Manque d’eau : les étés secs malmènent les agriculteurs

La météo ne fournit plus assez d’eau aux agriculteurs du Québec. La récurrence d’étés secs force bon nombre d’entre eux à creuser la terre plus profondément pour trouver en quantité suffisante cette ressource naturelle qui leur est indispensable.

Depuis les trois dernières années, l’agriculteur et président de l’Union des producteurs agricoles Estrie, Michel Brien, remarque des sécheresses de plus en plus fréquentes causées par les changements climatiques.

« On ressent vraiment les changements climatiques, souligne le producteur de lait et de foin. Jamais on n’a entendu parler d’autant de sécheresse partout et de gens obligés de creuser à nouveau des puits. L’été passé, ça prenait un mois pour avoir quelqu’un pour recreuser les puits. »

Durant la sécheresse de l’été dernier, plusieurs foreurs ont dû creuser plus profondément pour trouver de l’eau.

« Il n’y a pas un endroit pareil, affirme M. Brien. À certains endroits, on peut creuser à 100 pieds et trouver de l’eau en masse, alors qu’à d’autres endroits, on va creuser à 300 pieds, mais il va encore manquer d’eau. »

Repenser les techniques agricoles

D’après Frédéric Lasserre, directeur du Conseil québécois d’études géopolitiques, la situation n’est pas encore alarmante au Québec, mais il faudra commencer à repenser certaines techniques agricoles afin d’utiliser moins d’eau et de mieux la récupérer.

« Il y a encore beaucoup d’eau, mais il y a une multiplication de la demande parce que de plus en plus d’exploitations agricoles se tournent vers l’irrigation l’été et une tendance vers des étés de plus en plus chauds et secs se dessine, précise M. Lasserre. Ça ne veut pas dire que tous les étés seront chauds et secs comme celui qu’on vient de connaître. Ça risque simplement d’arriver plus fréquemment. »

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M. Lasserre ajoute que les quantités de précipitations durant l’été sont de plus en plus incertaines.

Se tourner vers des cultures moins dépendantes en eau, mais tout aussi lucratives, fait partie des solutions, de même qu’utiliser des méthodes qui favorisent le ruissellement et le remplissage des nappes phréatiques et opter pour des techniques de culture qui réduisent l’évaporation.

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