L’océan Atlantique s'élargirait de 4 cm par année

D’une certaine manière, l’océan Atlantique prend de l’expansion à tous les ans. Ce n’est pas nouveau. Toutefois, une étude menée par des scientifiques européens suggère que l’océan gagne environ quatre centimètres par an - des résultats inattendus.


Ce phénomène s’explique par la dynamique des plaques tectoniques.

La crête médio-atlantique est la plus grande chaîne de montagnes sur Terre, et se trouve des centaines de mètres sous la surface de l’eau, entre les continents américain et africain. Elle s’étend des profondeurs de l’océan Arctique jusqu’à la pointe de l’Afrique. Cette immense structure terrestre a été créée par une divergence, qui pousse les plaques tectoniques vers des directions opposées. Un espace naît, ce qui donne l’opportunité au magma qui se trouve sous la surface de remonter vers le plancher océanique. En contact avec l’eau, beaucoup plus froide, la matière se solidifie, bonifiant la croûte océanique. Résultat de cette séparation : un espace d’environ centimètres par an, qui repousse les continents un peu plus loin les uns des autres.

Les chercheurs ont passé plusieurs semaines à collecter des données sur la crête médio-océanique, notamment à l’aide de sismomètres. Ils ont pu aller à des profondeurs allant jusqu’à 660 kilomètres au coeur de la Terre, ce qui leur a permis d’observer une région plus chaude qu’à l’ordinaire, entre le manteau supérieur et les autres couches. Cela suggère que cette région aux températures plus élevées facilite une remontée de matière, qui pousserait les plaques dans des directions différentes. Ce phénomène pourrait donc bonifier l’éloignement des plaques tectoniques.

Cela soulève un nombre important d’hypothèses, et remet en question les connaissances jusque-là collectées sur la dynamique des plaques au coeur de l’océan Atlantique. Des données supplémentaires sont toutefois nécessaires, selon les scientifiques, puisque les profondeurs de la Terre cachent encore bien des mystères.

Les informations récoltées au cours de ce projet de recherche pourraient servir à élaborer une meilleure modélisation, afin de prévenir les catastrophes naturelles avec plus d’acuité.

Source : Nature


À VOIR ÉGALEMENT : L'Islande secouée par plus de 18 000 séismes