L’hiver risque d’être doux au Québec

Selon notre analyse préliminaire, le Québec pourrait connaître un hiver plus doux que la normale. Mais attention, ceci ne signifie pas que les tempêtes ne seront pas au rendez-vous.


Dans leurs prévisions à long terme, les modèles météorologiques utilisés par MétéoMédia prévoient déjà des températures légèrement au-dessus des normales de saison pour l’hiver 2020-2021 au Québec. Rappelons que nos spécialistes prévoient un automne doux également.

HIVER 2021 TEMP

À l’heure actuelle, La Niña, c’est-à-dire l’anomalie des températures dans le centre ouest du Pacifique, est présente. Selon les modèles climatiques et météorologiques à long terme, cette anomalie risque de perdurer au cours des prochains mois. L'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique établit même à 75 % les probabilités pour que l’anomalie négative reste présente durant l’hiver dans l’hémisphère Nord.

Sa présence entraînera un creux atmosphérique dans l’ouest de l’Amérique du Nord, ce qui laissera toute la place aux vortex polaire de s’y installer. Par conséquent, une crête atmosphérique pourrait se former dans l’Est canadien, ce qui permettra à l’air doux des États-Unis de remonter jusqu’au Québec.

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Des hivers similaires

Les spécialistes ont également comparé les années dont le contexte atmosphérique était similaire à celui que nous connaissons actuellement. Pour janvier et février, les résultats sont relativement unanimes : « si le contexte atmosphérique évolue comme ce fut le cas lors des années précédentes, il n’y aurait pas de grosses vagues de froid durant ces mois », explique André Monette, chef du service de météorologie à MétéoMédia.

L’expert précise toutefois qu’il existe encore une légère incertitude par rapport à l’arrivée de l’hiver, puisque l’allure de décembre « dépendra de l’activité tropicale en Atlantique des prochaines semaines. »

En effet, M. Monette explique que « s’il y a beaucoup de tempêtes tropicales de forte intensité, les eaux plus chaudes de surface risquent d’être refroidies par celles plus en profondeur ». Si l’Atlantique est moins chaud, la crête atmosphérique risque d’être moins forte ou moins bien délimitée.

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Pour retrouver notre Aperçu sur l'automne 2020, rendez-vous ici.


Pluie, neige ou verglas ?

Si du point de vue des températures, un hiver doux est synonyme de bonne nouvelle pour les plus frileux d’entre nous, du point de vue des précipitations, cela n’est pas nécessairement de bon augure.

En effet, si le mercure oscille près du point de congélation lors du passage d’une dépression, les précipitations pourraient tomber sous forme de pluie, de pluie verglaçante ou de neige ! Pour Réjean Ouimet, expert météorologue à MétéoMédia, si l’on regarde les sept années similaires, cinq hivers furent plus arrosés qu’à l’habitude. Mais quel type de précipitations ? Selon les statistiques recueillies, il y a « 50 % de probabilités de recevoir le lot de neige habituel ou plus, avec un nombre de bordées égal ; et plus de 80 % de probabilités de recevoir plus de pluie et de verglas que durant un hiver normal », précise M. Ouimet.

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Si les prévisions à long terme venaient à se réaliser, les conditions météorologiques pourraient donc être parfois difficiles à vivre au quotidien. Rappelons que la pluie verglaçante est un phénomène extrêmement dangereux qui peut engendrer des chutes, des accidents sur les routes, mais également provoquer d’importantes coupures de courant...

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André Monette tient à préciser qu’il s’agit d’une analyse préliminaire des conditions atmosphériques actuelles et des années similaires, et que l’on parle d’une tendance à très long terme. Des changements pourraient avoir lieu au cours des prochains mois. Il faudra attendre l’Aperçu de l’hiver pour confirmer cette analyse, qui sera dévoilé à la fin du mois de novembre.

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