Une nouvelle norme pour ces phénomènes extrêmes, voyez laquelle

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Les impacts du passage des deux ouragans Dorian et Imelda ont été quintuplés en raison de leur lenteur, une tendance qui semble se dessiner dans l'Atlantique. Résultats : les dégâts sont multipliés.

Les ouragans comptent parmi les phénomènes naturels les plus meurtriers. Ces tempêtes puissantes sont accompagnées de quantités d’eau faramineuses, augmentant considérablement le risque de noyade. Que ce soient des pluies torrentielles, d’impressionnantes vagues qui déferlent sur les côtes ou encore le rehaussement du niveau de la mer le long du littoral, ces eaux représentent un danger majeur, près de neuf décès sur dix y sont reliés. Les vents destructeurs, quant à eux, ne représentent qu’une faible portion des vies perdues.

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Lorsque la vitesse de croisière de ces monstres marins diminue, les dégâts qu’ils peuvent générer se multiplient. En effet, ils ont plus de temps pour déverser de la pluie sur les mêmes secteurs plutôt que de les traverser rapidement. À titre d’exemple, un ouragan qui se déplace deux fois plus lentement déverse au moins trois fois plus de pluie près des terrains montagneux. De plus, l’eau continue de s’accumuler sur les côtes à cause des vagues et de l’onde de tempête causant des inondations majeures. Les vents violents associés à ces systèmes tropicaux soufflent avec force plus longtemps sur les mêmes bâtiments et les arbres. Ainsi, des structures qui auraient survécu à des vents passagers peuvent être endommagées voire détruites.

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Mauvaise nouvelle : au cours des dernières décennies, la vitesse des ouragans a ralenti d’environ 10 % en moyenne à travers le globe selon James Kossin, chercheur pour la NOAA. D’ailleurs, d’après les modèles climatiques, cette tendance devrait même croître dans les années à venir en raison des blocages atmosphériques plus fréquents.

Les changements climatiques sont complices

Il est important de considérer que plus de 70 % de la planète est recouverte d’eau, donc ce sont nos océans qui absorbent la majeure partie de la chaleur émise par le Soleil et celle réfléchie par les nuages et les gaz à effet de serre. Nos étendues d’eau se réchauffent de 0,06 °C par décennie lorsque comparé à la normale du 21e siècle.

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Lorsque la température de surface des océans est plus élevée, la cyclogenèse, c'est-à-dire la formation des systèmes tropicaux, est facilitée, ce qui a pour conséquence de favoriser l'intensification rapide des ouragans et de ce fait d'étirer leur durée de vie. En effet, d’après diverses recherches, pour une augmentation d’un degré Celsius de la température des eaux tropicales, il a été observé un accroissement de près de 5 % de la force des vents des systèmes tropicaux. Ainsi, des ouragans plus intenses avec des vents beaucoup plus puissants seront de plus en plus possibles. Combinée à une hausse du niveau de la mer, l'augmentation de la température des océans se traduira par des ondes de tempête et des vagues plus importantes ; celles-ci causeront plus de dommages aux petites îles, aux États américains le long des côtes et possiblement dans les Maritimes.

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Finalement, une hausse des températures dans les tropiques signifie qu’il y aura plus d’eau précipitable disponible dans l’atmosphère pour la condensation et beaucoup plus de pluie qui pourra être déversée lorsque le système touche terre.

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Source : NOAA

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