Les icebergs manquent à l’appel à Terre-Neuve

Les icebergs se font rares cette année à Terre-Neuve. L’hiver doux qu’a connu la région a contribué à la fonte précipitée de ces gigantesques blocs de glace durant leur périple jusqu’à la province canadienne.

La saison qui débute à la fin du printemps tombe à l’eau cette année, avec seulement quelques icebergs de moins de cinq mètres de large, communément appelés « bourguignons », aperçus au loin. Rien à voir avec les majestueuses structures d’une superficie de plusieurs dizaines de mètres de large, normalement de passage dans la région.

Un phénomène récurrent

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La fonte des icebergs en cours de route ne date pas d’hier, souligne Bruno Tremblay, professeur au département des sciences atmosphériques et océaniques à l’université McGill.

« Ça arrive de temps en temps, mais ça n’arrive pas très souvent. Lors des années plus chaudes, il y a moins de glace de mer et l’iceberg est plus en contact avec l’océan. Quelquefois, il fond. »

Chaque année, un nombre variable d’icebergs quitte le Groenland pour descendre l’Atlantique vers la côte de Terre-Neuve.

Les blocs de glace font face à de nombreuses intempéries durant leur voyage. Mis à part une température d’eau trop douce, l’exposition aux forts vents et aux vagues peut accélérer leur fonte et réduire de manière significative leur taille à leur arrivée à Terre-Neuve.

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« Les vagues et le vent augmentent de beaucoup le taux de fonte à la ligne des eaux, ce qui déstabilise les icebergs et les font chavirer », explique M. Tremblay.

Un boom d’icebergs à prévoir avant leur extinction

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Avec le réchauffement climatique, ces icebergs qui attirent bon nombre de touristes chaque année sont voués à disparaître. On verra d’abord un boom d’icebergs avant qu’ils ne disparaissent puisque plus les océans se réchauffent et la glace fond, plus la voie s’ouvre pour les laisser passer. C’est lorsque toute la glace se retirera du continent qu’il n’y aura plus de formation d’icebergs, selon M. Tremblay.

« C’est paradoxal, mais il y a plus d’icebergs qui vêlent du continent avec un climat qui se réchauffe, jusqu’au jour où la glace va se retirer sur le continent.

D’après moi, il va y avoir une augmentation du nombre d’icebergs qui se rendent à Terre-Neuve, mais il y aura une chute complète plus tard dans plusieurs décennies. »

Pour être certains de voir un iceberg, ne serait-ce qu’un bourguignon, dans l’Atlantique, les touristes sont invités à consulter le site de repérage icebergfinder.com.

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