Les hirondelles, bientôt disparues au Québec

La situation des populations d’hirondelles au Québec est inquiétante, si bien qu’elles pourraient disparaître dans les prochaines années.


Quelques causes pointées du doigt : la perte d’habitat, la disparition des insectes et les nouvelles pratiques agricoles. De 1970 à 2017, le déclin des six espèces retrouvées dans la province varie entre 54 et 99,3 %. « Nous faisons un inventaire de toutes les colonies d’hirondelles de rivage ; on les connaît presque toutes par leur petit nom tellement qu’il n’y en a plus », explique Jean-Sébastien Guénette, directeur général de l’organisme QuébecOiseaux.

Déclin hirondelle

Même son de cloche ailleurs au Canada : selon une étude menée en 2019 par l’Initiative de conservation des oiseaux de l’Amérique du Nord (ICOAN), « les insectivores aériens ont diminué plus que tout autre groupe d’oiseaux ». Les colonies ont connu une importante baisse à partir des années 1980, mais ont récemment connu une légère stabilisation.

QUELQUES SOLUTIONS

Certains passionnés d’hirondelles, comme Jean Béliveau, contribuent à préserver l’habitat de ces oiseaux en disparition. L'ornithologue amateur a commencé par installer lui-même des nichoirs pour ensuite se les procurer auprès d’un organisme à but non lucratif qui vient en aide aux enfants en difficulté d’apprentissage. L’entreprise GDG Environnement, spécialisée dans le contrôle biologique des insectes piqueurs, a contribué à financer le projet en raison des coûts élevés.

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Les nichoirs ont été installés dans la ville de Nicolet, dans la région du Centre-du-Québec.

M. Béliveau soutient que contrairement à la croyance populaire, les traitements contre les insectes piqueurs n’ont pas affecté les sources d'alimentation des hirondelles. « La première année, j’ai eu au moins 30 % d’occupation. Au fil des années et de l’ajout de nouveaux nichoirs, le nombre continuait d’augmenter. J’ai une augmentation constante de 20 à 25 % », explique celui qui parcourt quotidiennement une trentaine de kilomètres à bord de sa bicyclette pour veiller au bien-être des hirondelles. Notons toutefois que les observations de M. Béliveau sont très restreintes et ne sont pas représentatives de la situation à l'échelle de la province puisqu'on observe une baisse marquée aux quatre coins du Québec.

Le directeur de QuébecOiseaux croit également qu'il peut être intéressant de garder quelques arbres morts pour que les hirondelles puissent s'y installer. « En garder quelques-uns, surtout en bordure d'un cours d'eau, pourrait être une bonne idée », continue-t-il. M. Guénette croit que toutes les espèces nichant au Québec auront un statut de protection dans les prochaines années.

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