Les changements climatiques d'aujourd'hui sont différents des précédents

Il est vrai que depuis des millions d'années, le climat n'a cessé de changer sur Terre. Mais depuis l'arrivée de l'Homme, il semble être passé à la vitesse grand "V". Ce n'est pas la première fois que l'activité humaine modifie le climat.

Pourquoi les changements climatiques d’aujourd’hui sont-ils différents des précédents?

Certains vous diront qu’il n’y a pas lieu de paniquer au sujet des changements climatiques, car ils se sont manifestés à plusieurs reprises depuis des milliers d’années.

Remontons donc dans le passé pour analyser ces écarts climatiques. Il ne servirait à rien de retourner jusqu’au Précambrien, car pour des fins de comparaison, je ne tiendrai compte que des siècles passés où l’activité humaine était bien présente.

Même les Romains ont perturbé le climat

Une étude réalisée en Suisse par ETH Zurich, conclut que les Romains ont influencé le climat par leurs activités. Pour entretenir leur mode de vie, les Romains procédaient au brûlage massif du bois, rejetant dans l’atmosphère des tonnes de carbone.

Non seulement, ils brûlaient des forêts entières pour faire place à des habitations, mais on estime également que chaque habitant brûlait quotidiennement entre 1,5 et 5 kg de bois pour ses activités personnelles comme la fabrication du fer, des poteries, pour se chauffer, cuisiner et même pour la crémation des morts.

Les chercheurs suisses ont analysé les émissions d’aérosols lors d’incendies qu’ils ont ensuite appliqués à un modèle de simulation climatique pour estimer les conséquences sur le climat. Selon leur étude, la déforestation aurait entrainé un réchauffement de 0,15 0C.

Cela semble peu, mais la population mondiale au temps des Romains était de 45 millions d’individus comparativement à près de 8 milliards aujourd’hui. Cette période appelée « optimum climatique romain » se situe entre 250 et 400 après J.-C. à l’apogée de cette civilisation.

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L’Europe du deuxième millénaire

Il y a aussi eu un autre réchauffement appelé « optimum climatique médiéval ». Celui-ci a eu lieu approximativement entre le Xe et le XIVe siècle et il fut suivi par le « Petit âge glaciaire » qui prit fin avec l’arrivée de l’ère industrielle vers 1850. Ces deux événements sont souvent cités comme des preuves de la variation climatique naturelle de la Terre. Même s’ils sont bien documentés en Europe, nous ne pouvons pas affirmer que ces changements climatiques étaient mondiaux.

L’étude des carottes de glace en Antarctique prouve qu’il y a bien eu un réchauffement suivi d’une période glaciaire, mais la datation n’est pas la même. Ce qui tend à prouver que ces événements ne se sont pas produits simultanément partout sur Terre.

En fait, beaucoup de preuves tendent à démontrer qu’il est bien possible que lors de « l’optimum climatique médiéval » qu’ont connu les régions de l’Atlantique Nord, l’Antarctique, lui se refroidissait et que, lors du « Petit âge glaciaire » en Europe, l’Antarctique se réchauffait.

Ça va coûter cher

Les changements climatiques que nous connaissons en ce moment sont bien différents. D’abord, ils sont plus intenses que les précédents, mais ils sont aussi enregistrés à l’échelle de la planète.

Si on compare avec l’«optimum climatique médiéval », les températures compilées à l’époque sont comparables à celles qu’on a connues dans les années 1990. Depuis, le climat a continué de se réchauffer.

La conjugaison du changement climatique avec la surpopulation mondiale et la perte des écosystèmes nous forcera tôt ou tard à agir. Comme le soulignait l’éminent économiste britannique Nicolas Stern dans son étude sur le coût des changements climatiques parue en 2006, plus on attend, plus ça coûtera cher.