Un joueur incontournable de l’hiver prépare son grand retour

En ce moment, le vortex polaire se bâtit vers le pôle Nord, mettant les bases de la saison hivernale.


Avec la collaboration du météorologue Kevin Cloutier

Le vortex polaire est un joueur incontournable de la saison froide dans l'hémisphère Nord. Bien qu'il soit présent toute l'année, il faiblit pendant l'été. Toutefois, le voilà qui met la table pour l'hiver.


Bon à savoir – Le vortex polaire est une zone de basse pression située dans l'hémisphère Nord, qui s'étend de la surface jusqu'à la stratosphère. Il agit comme un large cyclone, couvrant tout le pôle Nord du globe, et est le résultat d'une grande différence de rayonnement solaire entre l'équateur et le pôle Nord. Il contient généralement la masse d'air la plus froide de l'hémisphère.


Prise de puissance en ce moment

La diminution de l'influence du soleil dans les régions nordiques, propre à l'automne, lui permet effectivement de reprendre du galon. Durant septembre et octobre, le vortex polaire gagne de la force – et rapidement.

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Deux éléments sont à considérer : sa température et sa pression. Son refroidissement s'accélère, privé de la chaleur de l'astre solaire. De plus, sa taille et son influence grandissent au fur et à mesure que la pression baisse au cœur du vortex polaire, préparant le retour de la saison froide.

Il atteint généralement son apogée vers le mois de novembre, moment auquel il est le plus solide. Cette prise de puissance se déroule donc en ce moment même, à plusieurs kilomètres au-dessus de nos têtes.

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Cependant, le comportement exact du vortex comporte toujours plusieurs mystères. Il est difficile de prévoir avec précision son évolution au cours des prochains mois.

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Rappelons que La Niña demeure bien campée dans l'océan Pacifique pour un troisième hiver consécutif. Elle peut avoir une influence sur le comportement du vortex polaire. Dans tous les cas, la saison hivernale sera modelée par ces deux importants acteurs.

Quelques possibilités

Une chose est sûre : le vortex polaire a un impact direct sur les régions situées dans l'hémisphère Nord - dont le Québec fait évidemment partie. Si son influence peut être ressentie pendant l'automne, c'est l'hiver que le vortex polaire met véritablement toutes ses cartes sur la table.

En résumé, deux grandes inclinaisons sont possibles : un vortex fort ou un vortex faible.

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Un vortex plus robuste signifie généralement que l’air le plus froid reste confiné dans les régions arctiques. Il est donc moins susceptible de plonger profondément en Amérique du Nord et en Europe, limitant les fuites glaciales. Il peut être vu comme un bouclier qui retient l’air froid. Dans ce cas de figure, les hivers sont moins éprouvants vers nos latitudes.

Cependant, l'inverse est aussi possible. Un réchauffement stratosphérique subit peut toujours se produire en cours de route. Si cela survient, le vortex polaire perdra des plumes. Un vortex affaibli a davantage de difficulté à contenir la masse arctique. Des descentes froides sont alors plus fréquentes et plus importantes en Amérique du Nord et en Europe. Pire encore : un tel contexte peut favoriser un blocage atmosphérique au-dessus du Groenland, encourageant des périodes glaciales prolongées au Québec.


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