Le printemps hâtif favorise le retour des moustiques

Les températures printanières — voire estivales par moments — se sont manifestées plus tôt cette année. L’arrivée hâtive des températures plus chaudes contribue au développement larvaire des moustiques, ce qui pourrait signifier qu’ils seront présents en plus grand nombre cette année.


Deux ingrédients sont nécessaires au développement des moustiques et ceux-ci sont présents depuis le mois de mars : un faible couvert de neige ainsi qu’un réchauffement rapide. « [Les températures plus chaudes] permettent aux œufs de moustiques d’éclore et d’initier leur développement larvaire dans les mares d’eau stagnante », explique de prime abord Richard Vadeboncoeur, vice-président au développement des affaires chez GDG Environnement. La hausse de la température des eaux encourage également le développement des larves de mouches noires. « On devrait avoir des mouches noires plus tôt cette année. On est environ deux à trois semaines d’avance », ajoute M. Vadeboncoeur.

Les premiers moustiques qui viennent nous incommoder ne sont pas de nouvelles populations ; ce sont plutôt des moustiques qui se sont réfugiés dans une région tempérée durant l’hiver. Au total, il existe une quinzaine d’espèces qui se développent au printemps. On observe ensuite l’émergence des espèces estivales. « Celles-ci vont être modulées avec les pluies. Il faut que la mare d’eau du printemps soit complètement asséchée et que les œufs des espèces estivales précédentes connaissent une période de sécheresse. Il faut ensuite qu’il y ait une remise en eau et que la mare se remplisse à nouveau pour environ sept jours, laissant le temps à de nouvelles populations de se former », note le vice-président. Certaines de ces espèces sont multivoltines, ce qui signifie que plusieurs générations de moustiques verront le jour pendant l’été. La fréquence des précipitations viendra déterminer s’il va y avoir de nouvelles générations ou pas.

Virus du Nil occidental

Les chercheurs observent une corrélation entre les années chaudes et l’augmentation des cas de virus du Nil occidental (VNO). Par exemple, lors de l’été 2018, qui s’est classé parmi les plus chauds, 200 personnes ont contracté le virus au Québec. De ce nombre, quinze en sont décédées. « Ce virus, qui est transmis exclusivement par les insectes, est directement lié à la chaleur, soit au cumul des degrés-jours. Au printemps, il fait encore trop froid pour qu’il y ait transmission. Par contre, lorsqu’on a un printemps chaud, on va avoir des conditions en juillet ou en août qui vont favoriser une charge virale importante », conclut-il. Il est donc possible que les conditions gagnantes pour la transmission du VNO soient présentes en juillet ou en août.

Prévention

Dans la majorité des cas (80 %), les personnes infectées n’ont pas de symptômes. Il est toutefois possible d’en avoir de deux à quatorze jours après la piqûre d’un moustique porteur du virus. Parmi les symptômes bénins, on compte entre autres des maux de tête, de la fièvre et des douleurs musculaires. Moins d’un pour cent des personnes infectées développera une forme grave de la maladie qui entraîne des troubles neurologiques, comme la méningite ou l’encéphalite. Chez l’humain, il n’existe pas de traitement spécifique contre le VNO. Il est toutefois possible d’appliquer quelques conseils de base pour se protéger des piqûres d’insectes :

  • Utilisez un chasse-moustique ;

  • Éliminez l’accumulation d’eau stagnante près de votre maison, par exemple dans la gouttière ou encore dans la piscine ;

  • Installez des moustiquaires.

(Source : Gouvernement du Québec)

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