Le gobie à taches noires : une problématique persistante

Les espèces exotiques envahissantes présentent un problème pour plusieurs écosystèmes à travers la planète. Au Québec, celles qui peuplent nos cours d’eau peuvent décimer des populations de poissons, dérégler la chaîne alimentaire et affecter la pêche. Voici le gobie à taches noires.


Depuis 1997, le gobie à taches noires peut être observé dans les eaux du Québec. Ce poisson d'eau douce à saumâtre est originellement observé en Asie, de la mer Caspienne jusqu’à l’est du continent. Il a été introduit en Amérique du Nord en raison du transport maritime international. Aujourd’hui, ce poisson est présent dans le fleuve Saint-Laurent, de l’Ontario à la ville de Québec. Sa population grandissante inquiète les biologistes.

Un danger pour les écosystèmes

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Le gobie à taches noires se retrouve de plus en plus accroché aux hameçons des pêcheurs, mais la plus grande problématique associée à cette espèce exotique envahissante est ses impacts sur les écosystèmes. Il s’agit d’un poisson au tempérament agressif. Son comportement met en danger les espèces indigènes, notamment en raison de son alimentation. En effet, il se nourrit principalement des oeufs, mais aussi des jeunes des autres espèces de poissons. Ainsi, les populations indigènes comptent de moins en moins d’individus.

Le gobie à taches noires se nourrit aussi d’autres espèces exotiques envahissantes : les moules zébrées et les moules quaggas. Ces dernières offrent de la nourriture en abondance aux gobies, ce qui favorise autant l’expansion du poisson que celle du mollusque. D’ailleurs, la moule zébrée présente, elle aussi, une grande menace pour les écosystèmes en ayant la capacité de modifier la composition des écosystèmes rendant difficile la survie des espèces indigènes.

Cette moule peut être porteuse d’une maladie, appelée botulisme aviaire, qui est fatale pour les oiseaux. Tout comme leur nourriture, les gobies à taches noires peuvent transmettre la septicémie hémorragique virale, une maladie infectieuse qui touche les autres espèces de poissons et qui peut entraîner leur mort.

Cette espèce de gobie pourrait être responsable du déclin des espèces indigènes du fleuve Saint-Laurent, comme le Fouille-roche gris et le Dard de sable.

Comment freiner sa propagation ?

La présence du gobie à taches noires dans les eaux du Saint-Laurent est devenue un véritable problème, si bien que l’éradiquer est pratiquement impossible. Cela dit, vous pouvez poser des gestes concrets pour empêcher sa propagation. Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs vous invite à bien inspecter votre embarcation avant la mise à l’eau et après une journée de navigation pour retirer toutes plantes, tous mollusques ou toutes autres espèces vivantes pouvant retourner dans l’eau. Il est encore plus important d’effectuer cette étape si vous prévoyez visiter un nouveau plan d’eau. Surtout, ne jamais remettre dans l'eau une espèce vivante provenant d’un autre lac ou d’une autre rivière. Si vous pêchez un Gobie à taches noires, il peut être pertinent d’alerter le ministère.

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Le transport d’espèces envahissantes, un problème mondial

Le gobie à taches noires a été introduit au Canada en raison du transport maritime international. Les embarcations en provenance de l’Asie ont déversé leurs eaux de lest dans les Grands Lacs. Dans celles-ci se trouvaient des plantes, des mollusques et des poissons étrangers. Ce sont ces espèces que l’on qualifie d’exotiques envahissantes. Bien que des règles plus strictes aient été implantées au cours des dernières années, le problème persiste, et ce, à travers le monde.

Les catastrophes naturelles sont aussi responsables de l’introduction de certaines espèces exotiques envahissantes. Par exemple, à la suite d'un tsunami ou d'un ouragan, des déchets sont emportés dans les océans et naviguent au gré des courants marins jusqu’à dériver sur les plages d’autres continents et donc, d’autres écosystèmes.


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