Une anomalie vient de disparaître, le Québec risque d’en subir les conséquences

Le « Blob » est une anomalie d’eau chaude présente dans le Pacifique Est, au large de l’Alaska. Le phénomène s’est formé pour la première fois entre 2014 et 2016, et il était de retour depuis le début de l’année 2019. Mais là, les dernières observations montrent une dissipation. Les conséquences se voient jusqu’au Québec.

Le Blob s’est formé en 2014 à cause d’un patron météo bien particulier : une zone de haute pression récurrente dans le Pacifique Nord. Les conditions liées avec cet anticyclone ont permis de réchauffer les eaux de surface grâce au temps calme et ensoleillé qui y est associé. De plus, les vents faibles ont permis à la chaleur de ne pas s’échapper pour un réchauffement optimal.

BLOB 2

Depuis le début de l’année 2019, une situation semblable était observée. Cette étendue d’eau anormalement chaude s’étend de l’Alaska jusqu'au Mexique. Sa présence engendrait un crétage du courant-jet au niveau de l’Alaska, ce qui provoquait un creux dans l’est de l’Amérique du Nord.

BLOB1

À la suite d’une succession de gros systèmes dépressionnaires, en provenance du centre du Pacifique, et qui ont emprunté la rivière atmosphérique communément appelée « Pineapple Express », les eaux de surface ont refroidi.

Les images ci-dessous, représentent l'anomalie de la température des océans au mois de décembre et celle à la fin du mois de janvier.

Début décembre

DECCC

Fin janvier

JANVVV

En effet, les tempêtes ont généré de forts vents qui ont « brassé » les eaux et qui, au niveau du Blob, ont mélangé les eaux de surface plus chaudes que la normale, et celles plus profondes (et donc, plus froides). Le Blob n’est donc plus une anomalie d’eau chaude, mais une « anomalie » d’eau tiède... Soit, près de la normale.

BLOB 3

Avec la disparition du phénomène, le crétage atmosphérique ne se fait plus au-dessus de l’Alaska, mais à l’est de l’Asie ; de même que le creux atmosphérique ne se fait plus à l’est de l’Amérique du Nord, mais près de l’Alaska.

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BLOB 4

Conséquences sur le Québec

Avec le décalage vers l’ouest du crétage et du creux, l’est de l’Amérique du Nord se trouve dans une crête atmosphérique. Non seulement le courant-jet fait remonter les dépressions du sud des États-Unis, mais également la chaleur. Un temps plus doux, mais plus actif est donc constaté.

Les adieux définitifs ?

En saison hivernale, les probabilités d’un retour du Blob sont très faibles : le soleil ne frappe pas suffisamment fort la zone, et la Pineapple Express ne semble pas perdre en vigueur (les tempêtes qui « brassent » le Pacifique sont donc encore d’actualité). Mais il serait tout à fait possible qu’un nouvel anticyclone vienne se placer au-dessus de l’Alaska l’été prochain, provoquant une nouvelle fois l’augmentation de la température des eaux de surface.