Le changement climatique favorise le homard québécois

Si la hausse de la température des océans en inquiète plus d'un, les pêcheurs de homards québécois ont de quoi se réjouir. L'océan Atlantique se réchauffe tellement que le homard de la Nouvelle-Angleterre est en péril.

CHANGEMENT CLIMATIQUE : LE CANADA devient le PREMIER PRODUCTEUR DE HOMARDS AU MONDE.

Même s’il y a de nombreux risques liés aux changements climatiques pour les générations futures, les pêcheurs de homards et de crabes peuvent, quant à eux, s’en réjouir. À cause du réchauffement de l’eau de l’Atlantique, l’aire de distribution du homard et du crabe s’est modifiée depuis 50 ans. Ces deux espèces s’adaptent mal aux changements de température de l’eau.

Selon Bernard Sainte-Marie, chercheur à l’Institut Maurice-Lamontagne, tous les stades de croissance de ces crustacés sont très sensibles aux variations de température. Il estime que depuis 50 ans, la température de l’eau par endroits a grimpé de trois à quatre degrés. Grands perdants : les États-Unis

Cette hausse de la température de l’eau a modifié l’aire de distribution du homard et du crabe. « Depuis 30 ans, la partie sud de son aire de distribution s’est trop réchauffée pour que ces espèces puissent y vivre. La population du sud de la Nouvelle-Angleterre est en sérieux déclin » confirme M. Sainte-Marie.

Il ajoute qu’à l’opposé, des aires de distribution comme la Minganie qui étaient pauvres en homards commencent à en pêcher de plus en plus. Il y a même eu des pêches exploratoires qui ont été effectuées sur la côte nord de la Gaspésie et qui se sont avérées très prometteuses.

Pas de crainte pour les Madelinots

Le chercheur ne croit pas qu’à court terme les pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine et de la Gaspésie soient à risque de voir leur gagne-pain s’évanouir. Ils verront leurs aires de pêche se déplacer, mais pas disparaître. Ce sont ceux de la Côte-Nord qui vont voir leur population exploser, ce qui leur apportera une nouvelle source de revenus.

Pour le crabe des neiges, la portion sud de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador voit déjà un déclin de leur population à cause des eaux devenues trop chaudes. Le homard du Nouveau-Brunswick, quant à lui, se retrouve de moins en moins dans le détroit de Northumberland puisque sa faible profondeur permet à l’eau de se réchauffer facilement.

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Petit coup de pouce de dame Nature

Dans le golfe du Saint-Laurent, les deux derniers hivers ont été plutôt rigoureux, ce qui a eu pour effet de ne pas faire monter trop brusquement la température de l’eau. Elle reste idéale pour ces deux espèces dont raffolent les Québécois. Le déclin des populations dans le golfe du Maine et en Nouvelle-Angleterre a été bénéfique pour le Canada qui devient maintenant le premier producteur mondial de homards.