La surfréquentation des sentiers pédestres menace la nature

La popularité des milieux naturels, et plus précisément des sentiers de randonnée pédestre, ne fait que croître au Québec. À la Réserve naturelle Gault, à Saint-Hilaire, les effets de la surfréquentation se font ressentir sur l’environnement. On appelle à une pratique respectueuse de la nature.


Ouverte toute l’année, la Réserve naturelle Gault de l'Université McGill protège 1 000 hectares d’environnement naturel. Le réseau de sentiers d’un total de 25 kilomètres n’a jamais connu une telle fréquentation, de l’ordre de 350 000 visiteurs par année, ce qui a des effets importants sur la nature. Martin Duval, responsable des services et de la sécurité à la Réserve naturelle Gault, explique que certains randonneurs ne sont pas préparés adéquatement aux conditions météorologiques de la montagne, ce qui peut avoir des conséquences sur le milieu. « Souvent, les gens arrivent en souliers et veulent éviter la boue. En faisant des pas en dehors du sentier, ça crée de l’élargissement. Ça entraîne la compaction du sol, de la perte de végétation et augmente les risques d’érosion », explique-t-il.

« L’impact sur l’environnement dépend beaucoup des précautions qui ont été prises en concevant les sentiers. Parfois, ceux-ci ne sont pas au niveau pour accueillir autant de monde. Si on veut faire du tourisme de plein air durable, on doit investir dans les lieux de pratique », note quant à lui Grégory Flayol, directeur adjoint de Rando Québec. Pour contrer la surfréquentation de certains milieux naturels, M. Flayol propose d’explorer d’autres sites moins connus du public. « Il y a beaucoup d’endroits pour faire de la randonnée qui sont très méconnus au Québec. Il faudrait favoriser un étalement de la pratique pour ne pas toujours exploiter les mêmes sentiers », ajoute-t-il. Afin de prévoir sa prochaine sortie, il est possible de retrouver tous les sentiers pédestres au Québec sur le site Web de Balise Québec. Selon lui, les amateurs de plein air ont aussi un rôle à jouer dans l’équation. « On a une responsabilité en tant que pratiquant. Il faut s’assurer d’avoir l’impact le plus bas possible sur l’environnement et respecter l’équilibre écologique du milieu. Il faut planifier correctement sa sortie », conclut-il.


À avoir dans son sac

Au printemps, il ne faut pas ranger trop loin ses bottes d’hiver ainsi que ses crampons, puisque les conditions peuvent être enneigées et glacées. Avant de vous déplacer, vérifiez l’état des sentiers afin de vous préparer en conséquence. Comme toutes activités de plein air, il est recommandé de s’habiller selon le système multicouche.

Réservation

Un nouveau système de réservation en ligne a été mis en place au début de la pandémie afin de contrôler l’achalandage sur le mont Saint-Hilaire. En plaçant sa réservation, il est possible de savoir combien de places sont encore disponibles selon l’heure d’arrivée souhaitée.

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