Une première depuis 20 ans risque de se produire cet hiver

Pour la première fois en deux décennies, le phénomène La Niña persiste dans l'océan Pacifique et risque de se faire sentir au cours des prochains mois.


En bref :

  • La Niña persiste dans le Pacifique;

  • C'est la troisième année consécutive, une première depuis 20 ans;

  • Des impacts sont possibles sur l'automne et sur l'hiver.


Au cours du dernier mois, la température des eaux est restée plus froide que d'habitude, à la fois sur la surface et dans les profondeurs. Cette anomalie a également gagné du territoire, notamment vers l'est.

La Niña a confortablement installé ses quartiers dans l'océan Pacifique depuis maintenant deux années consécutives. Fait inusité : tout indique que l'anomalie persistera pour une bonne partie de l'hiver 2022-2023, entrant dans sa troisième année.


Définition : La Niña est une zone de refroidissement des températures des eaux de surface au large du Chili, dans l'océan Pacifique. Cette anomalie a des impacts marqués sur la météo de l'hémisphère Nord, et son influence est particulièrement perceptible pendant l'hiver.


La Nina 1

Une première depuis 22 ans

Si cela se produit, ce sera seulement la troisième fois, depuis le début de la collecte des données en 1950, que La Niña étire sa visite sur trois ans. La dernière séquence du genre remonte à plus de 20 ans, entre 1998 et 2000. Cette saison hivernale a été marquée par un froid prononcé, surtout pendant le mois de décembre. De manière générale, l'hiver 2000-2001 s'est conclu avec une anomalie négative de 1,7 °C par rapport aux normales, et La Niña n'y est pas étrangère.

L'autre épisode s'est produit entre 1954 et 1956. Il s'agit donc d'un phénomène assez rare.

D'après le Centre de prédictions climatiques du Service national météorologique américain, La Niña devrait graduellement perdre des plumes au fil de l'automne et de l'hiver. Les probabilités qu'elle s'accroche sont de 86 % pour la prochaine saison, et elles baissent à environ 60 % entre les mois de décembre et de février. L'anomalie pourrait même coller jusqu'à mars. Malgré tout, des températures plus basses que la normale sont possibles pour les premiers mois de l'hiver.

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Comment fonctionne La Niña?

Au cours d'un épisode La Niña, les alizés, des vents près de l'équateur soufflant vers l'est, sont plus forts, poussant les eaux tièdes vers l'Asie. Ce phénomène permet aux eaux froides et denses des profondeurs de remonter vers la surface. Une anomalie négative se crée donc dans l'océan Pacifique.

Cette tache d'eau pousse le courant-jet vers le nord vis-à-vis de l'océan Pacifique, encourageant une descente d'air arctique sur l'ouest et le centre du continent. Un hiver influencé par La Niña est généralement plus froid pour une bonne partie du Canada. Pour le Québec et les Maritimes, c'est souvent synonyme d'un hiver doux et d'une plus grande abondance de précipitations.

La Nina 4

Si des impacts sur l'été et l'automne ne sont pas complètement exclus, c'est pendant la saison hivernale que La Niña se fait le plus sentir.

La saison hivernale 2007-2008 est un exemple assez impressionnant. Près de 371 cm de neige sont tombés à Montréal entre octobre 2007 et mai 2008, alors que la moyenne tourne habituellement autour de 216 cm. À Québec, la situation est encore plus remarquable : la ville a croulé sous près de 558 cm de neige pour la même période.


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