La glace disparaît en plein hiver dans le détroit de Béring

Le bras de mer qui sépare la Russie de l'Alaska est libre de glace, à une période de l’année qui correspond normalement avec le maximum d’extension. Du jamais vu depuis le début des observations.

Le 4 mars, et pour la deuxième année consécutive (février 2018), la glace dans le détroit de Béring a battu son record de l’étendue la plus faible en hiver. De fait, le bras de mer qui sépare la Russie et l’Alaska a perdu deux-tiers de sa surface gelée depuis le mois de janvier. Le retrait de la glace est visible dans cette animation ci-dessous :

En ce début de mois donc, l’étendue gelée couvre 178 000 km2, un nombre que l’on devrait observer à la fin du mois de mai, lorsque l’hémisphère Nord est baigné par la lumière et la chaleur quasi estivale du soleil.

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Les experts estiment que ce constat provient de la combinaison d’une douceur exceptionnelle et persistante, d’eau en réchauffement et de violents systèmes dépressionnaires Ces derniers apportent des vents capables de briser la glace de mer et de générer des débordements côtiers inhabituels en hiver, comme c'était le cas l'an dernier sur l'île de Diomède, en Alaska.

Ce manque de glace a plusieurs impacts importants : pour les communautés autochtones vivant sur les rives, notamment pour la pêche blanche; pour la faune locale (une nouvelle étude assure que les phoques et les baleines de l’Arctique sont obligés de changer leurs habitudes alimentaires); pour la circulation maritime (le passage par le détroit de Béring est très convoité car il raccourcit drastiquement la distance entre le Pacifique et l’Europe).

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