Les décès liés à la chaleur extrême ont augmenté de 74 %

MétéoMédiaÉquipe éditoriale
MétéoMédia

Des études scientifiques révèlent une augmentation préoccupante du nombre de décès liés aux épisodes réguliers de températures extrêmes dans le monde.


D'après les résultats de deux nouvelles études révélées dans la revue scientifique The Lancet, le nombre de décès causés par les températures élevées a augmenté de 74 % dans le monde entre 1980 et 2016. Quant aux décès liés au froid extrême, ils ont eux aussi augmenté de 31 % depuis 1990.

Une chaleur accablante qui devient la norme

Aux États-Unis seulement, plus de 600 personnes sont tuées chaque année par les vagues de chaleur extrême. L'épisode de cet été dans l'Ouest américain est là pour nous le rappeler. D'ici la fin du siècle, plus de la moitié de la population mondiale devrait être exposée chaque année à plusieurs semaines de chaleur dangereuse. Des chercheurs de l'Université de Washington ont examiné 64,9 millions de décès dans neuf pays différents et ont déterminé qu'au moins 1,69 million de ces décès pouvaient être attribués à des températures extrêmes rien qu'en 2019. Parmi eux, environ 356 000 étaient liés à la chaleur extrême et 1,3 million étaient liés à des températures extrêmement froides. D'après eux, ces chiffres continueront d'augmenter à mesure que le monde connaîtra des températures encore plus extrêmes.

Les personnes âgées, les personnes souffrant de problèmes de santé chroniques et les enfants sont les plus exposés aux maladies liées à la chaleur. Les températures extrêmes peuvent entraîner au moins 17 causes de décès différentes, la plupart liées à des problèmes cardiaques et respiratoires. Elles peuvent également favoriser les suicides, les noyades et les homicides. Des études antérieures ont d'ailleurs montré que l'exposition à la chaleur extrême peut causer des problèmes de santé mentale. Les femmes enceintes s'exposent aussi à des accouchements plus difficiles quand le mercure s'affole.

Trouver des solutions durables pour se rafraîchir

Dans une autre étude, les chercheurs affirment qu'en voulant rester au frais, les gens se tournent vers la climatisation, ce qui augmente les émissions de gaz à effet de serre. Des options de refroidissement durable et moins coûteuses existent pourtant, comme des ventilateurs alimentés par batterie et des vêtements humides pour prévenir les problèmes de santé liés à la chaleur. Les zones urbaines ont également besoin de plus d'espaces verts et les architectes pourraient utiliser des revêtements muraux spéciaux pour atténuer la chaleur des bâtiments.

Des recherches antérieures ont montré que si le monde continuait à produire la même quantité d'émissions de carbone, un enfant né en 2019 pourrait vivre dans un monde avec une température moyenne de quatre degrés Celsius plus élevée à l'âge de 71 ans. Même si cette augmentation de température peut sembler anecdotique, elle serait dévastatrice pour la santé humaine à grande échelle.

Les chercheurs préconisent de mettre en œuvre des mesures appropriées, en particulier dans les pays qui n'ont pas beaucoup de ressources financières. Des systèmes d'alerte précoce pourraient y être mis en place pour prédire les vagues de chaleur, ainsi que des stratégies de refroidissement fondées sur la science.