Itinérance : l'ajout de ressources adaptées pourrait sauver des vies l'hiver

Année après année, on déplore le décès de personnes en situation d’itinérance en raison du froid. Bien que de nombreux refuges soient à leur disposition, certaines personnes sans-abri appréhendent tout de même ces endroits et préfèrent rester à l’extérieur. Cette crainte résulte de plusieurs facteurs.

Des refuges adaptés aux différentes réalités

Lynn Champagne se souvient d’un hiver où elle a passé une nuit infernale à l'extérieur dans le froid.

« La seule façon que j’ai trouvé de me garder au chaud, c’était de boire », raconte la camelot de L’Itinéraire avec le cœur gros. « Je buvais pour me garder au chaud. Je mettais plusieurs morceaux de styromousse un peu partout sur moi et du carton pour m’isoler. Je n’ai tellement pas aimé ça. »

Selon elle, de nombreux facteurs expliquent la crainte qu’éprouvent certaines personnes en situation d’itinérance à passer la nuit dans un refuge.

« Souvent, c’est parce que ces personnes sont intoxiquées trop souvent, ce qui n’est pas toléré dans les refuges, explique Lynn Champagne. Souvent, c’est parce qu’ils ne veulent pas attraper d’autres maladies à l’intérieur. Une autre raison, c’est que c’est trop facile de se faire voler le peu qu’on a. »

Le représentant des camelots de L’Itinéraire, Daniel Prince, abonde dans le même sens. Il ajoute que ce n’est pas tout le monde qui est à l’aise dans un dortoir.

« Moi, j’allais à la Mission Bon Accueil où 180 personnes dorment dans le plus grand dortoir, souligne-t-il. Ce n’est pas tout le monde qui est capable de supporter ça. »

Le contenu continue ci-dessous

Les refuges ne sont qu’une partie de la solution pour aider les personnes itinérantes à sortir de la rue et éviter les drames durant l’hiver, explique Maude Rompré, intervenante psychosociale à L’Itinéraire.

« Avoir des ressources adaptées aux réalités des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale, de toxicomanie, de dépendance, c’est aussi l’une des solutions, affirme-t-elle. L’accès au logement social également. »

Retrouver son autonomie, une priorité

Lynn Champagne et Daniel Prince sont la preuve qu’il est possible de retrouver son autonomie lorsqu’on a accès aux bonnes ressources.

Grâce à L’Itinéraire, ils ont trouvé une source de revenus et ont repris le dessus de leur vie.

Depuis 1994, l’organisme contribue à la réinsertion sociale et professionnelle de nombreuses personnes vulnérables en leur offrant une source de revenus, un soutien alimentaire et de l’accompagnement pour trouver un logement social.

À VOIR ÉGALEMENT : Des Québécois révolutionnent le monde de la motoneige