Inondations : 2019 est-elle vraiment différente ?

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Le Québec a connu trois épisodes d’inondations très intenses au cours des dernières années : en 2011, en 2017 et en 2019. Il existe d’ailleurs plusieurs points de ressemblance entre les trois événements.


Mentionnons que des inondations semblables sont déjà survenues dans les années 1970.

2017 et 2019, deux désastres semblables

Le souvenir amer des inondations de 2017 est encore frais dans plusieurs mémoires.

L’hiver 2017 a été particulièrement riche en précipitations neigeuses, selon l’hydroclimatologue et professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) Philippe Gachon. « En 2017, on avait eu un hiver plus chaud avec beaucoup plus de neige qu’à l’habitude », explique-t-il.

Plusieurs ressemblances existent entre le désastre d’il y a deux ans et les inondations de ce printemps.

« Il y a énormément de neige au sol, surtout au nord du fleuve Saint-Laurent. Il y a eu des précipitations record en Outaouais en 2017 », analyse le présentateur et expert à MétéoMédia Réjean Ouimet.

Les précipitations sont d’ailleurs abondantes cette année sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent (incluant les Laurentides, Lanaudière et l’Outaouais).

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De plus, les conséquences ont affecté une grande aire géographique comme c’est le cas cette année, ajoute-t-il.

Plusieurs résidents n’ont d’ailleurs toujours pas encore eu droit à l’aide financière du gouvernement provincial, près de deux ans plus tard. Le gouvernement du Québec a récemment annoncé des modifications au programme d’indemnisation, afin de le rendre plus efficace.

Le cas 2011

Le lac Champlain est une grande étendue d’eau, dont la majeure partie se situe dans l’État du Vermont, et d'où la rivière Richelieu tire son origine. Par conséquent, si le niveau du lac monte, celui de la rivière Richelieu augmentera aussi. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé au printemps 2011.

« On avait reçu plus de 200 millimètres de pluie et beaucoup de neige. Ces facteurs, combinés à la fonte des neiges, avaientt fait augmenter de beaucoup le niveau du lac Champlain », précise le chef météorologue à MétéoMédia, André Monette.

« 25 municipalités de la Vallée-du-Richelieu et plus d’une quarantaine dans toute la Montérégie ont été affectées par des inondations. Ces inondations ont endommagé 2 535 résidences principales en Montérégie », peut-on lire dans le rapport, publié en 2013, de l’Organisation de la sécurité civile du Québec au sujet des inondations printanières en Montérégie en 2011.

Le scénario est différent cette année : les précipitations sont moins abondantes. Pour que la rivière Richelieu sorte de son lit à la manière de 2011, il faudrait que les dépressions se succèdent à un rythme effréné, ce qui n’est pas le cas pour le moment.

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« Le niveau de l’eau continuera à augmenter au cours des prochaines semaines. Cependant, si les précipitations restent dans les normales saisonnières, il n’y aura pas de débordement », évalue le chef météorologue.

Reste à voir le bilan des inondations de cette année.


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