Inondations 2017, l’armée au secours des Gatinois

Après un hiver qui s’éternisait, les Gatinois n’étaient pas au bout de leurs peines. En avril 2017 la fonte du couvert de neige a durement frappé la région. Pendant des semaines, des milliers de résidents craignent de tout perdre. Malheureusement, chaque année, à la loterie des inondations, on ne sait pas qui pigera le mauvais numéro.

Conjugaison de facteurs aggravants

Comme dans la majorité des cas de catastrophes naturelles, les inondations printanières de 2017 à Gatineau ont été le résultat de plusieurs éléments. Cette année-là, le printemps tardait à s'installer. Les températures froides et une série de dépressions ont été responsables de l’épais manteau de neige. Au nord de la vallée du Saint-Laurent, on mesurait 70 cm au sol juste avant le début de la fonte annuelle.

À compter du 24 avril, le mercure n’est plus redescendu au-dessous de zéro, le jour comme la nuit. La fonte s’est alors accélérée, et avec les précipitations abondantes qui s’y sont rajoutées, la situation s’est vraiment détériorée. Gatineau a reçu sa deuxième plus importante quantité de pluie pendant une période de fonte. Des 140 mm qui sont tombés au cours du mois de mai 2017, 100 ont été enregistrés pendant la première semaine seulement. Sans compter qu’avril avait déjà reçu deux fois et demie plus de pluie que sa moyenne mensuelle. En combinant la fonte de la neige et la pluie, l’Outaouais a absorbé l’équivalent de 412 mm de pluie.

Le départ en lion de la fonte le 24 avril, en plus de toute la pluie enregistrée pendant les mois d’avril et de mai, a engendré de vastes inondations qui ont duré presque deux mois par endroits. Une grande portion de l’eau issue de la fonte du couvert de neige des Laurentides, s’est retrouvée dans les bassins versants des rivières des Outaouais et de la Petite Nation. Cette dernière se déverse aussi dans la rivière des Outaouais près de Gatineau.

Appel à l’aide

Le 20 avril 2017, les municipalités de Pontiac et de Saint-André-Avellin sont les premières à déclarer l’état d’urgence. La rivière des Outaouais avait inondé une vingtaine de maisons à Pontiac et la rivière de la Petite Nation avait englouti des voies de circulation à Saint-André-Avellin. Peu de temps après, de nombreuses autres municipalités ont emboîté le pas, dont la ville de Gatineau.

Le gouvernement du Québec demande l’aide de l’armée le 5 mai. Une heure plus tard, les Forces armées canadiennes dépêchent des officiers dans plusieurs centres de coordination régionaux. Le lendemain, une première vague de 400 militaires quitte Valcartier pour venir en aide aux municipalités les plus durement touchées par les inondations. Au plus fort de la crise, 2 600 militaires ont été déployés dans quatre régions de la province. Ceux postés à Gatineau seront les derniers à quitter les lieux, à la fin du mois de mai.

L’eau a atteint son plus haut niveau le 8 mai. Il était moins une, car selon les autorités, 10 cm de plus et l’usine d’épuration, qui dessert tout l’est de la ville, n’aurait pas tenu le coup. Les égouts pluviaux ne suffisent pas à la tâche, l’autoroute 50, principal axe routier, s’est retrouvée sous l’eau. Les déplacements des équipes de secours ont été largement perturbés par ce débordement. Depuis, un mur de protection a été érigé pour éviter que cela ne se reproduise.

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La catastrophe en chiffres

Le niveau des rivières de la région a été 1,5 m au-dessus de son niveau habituel ; 752 000 sacs de sable ont été distribués ; Les dépenses engendrées par la ville de Gatineau ont été de 4,5 M$ ; Plus de 5 800 bénévoles sont venus prêter main-forte ; Plus de 1 400 évacuations : Une analyse externe a été effectuée pour la production d’un rapport sur la gestion des événements.