Ils n'ont jamais tenu un marteau et ils construisent un voilier

Veronique SaumurePrésentatrice et créatrice de contenu

10 000 enfants sur le fleuve Saint-Laurent, c’est l’objectif que s’est donné l’infatigable rêveur Yves Plante. Discussion avec un passionné.

Un peu comme à l’image d’Obélix, qui est tombé dans la potion magique quand il était petit, Yves Plante, lui, est tombé dans le monde de la voile. Il rêvait de construire son propre voilier. Il rêvait aussi de partager sa passion avec des gens de son quartier, particulièrement les jeunes. En 2015, l’organisme Jeunes Marins Urbains voit le jour.

Yves trouvait inconcevable que des jeunes, qui vivent sur une île, n’aient pas conscience que le plan d’eau qui les entoure est le fleuve Saint-Laurent. Pour les intéresser et rendre le fleuve accessible, il leur a proposé de prendre part à son projet : construire une flotte de 20 voiles-avirons qui représenteront le centre-ville de Montréal et ses 19 arrondissements. Fait intéressant, la charpente de bois utilisée pour construire les voiliers provient de frênes qui ont dû être coupés dans certains parcs de la ville de Montréal parce qu’ils avaient été attaqués par l’agrile du frêne, un insecte ravageur. Rien ne se perd, tout se crée !

Depuis la mise en place du projet, des jeunes et des moins jeunes ont répondu présents. Certains donnent quelques heures par semaine, d’autres s’impliquent à fond. Il y a aussi ceux et celles qui développent leur habileté manuelle et ceux qui n’ont jamais tenu un marteau dans leur main.

Quand on s’éloigne un peu et que l’on regarde le projet avec une vue d’ensemble, on voit bien que la construction du bateau est un prétexte. Un prétexte pour créer des liens sociaux. Une façon de tisser des liens entre les gens, peu importe leur âge, leur origine ou leur quotidien. Quand une difficulté se présente en cours de route, l’objectif est le même pour tous : trouver une solution. Il y a aussi une bonne dose de fierté qui découle du projet. Quand, finalement, le bateau est mis à l’eau au printemps et qu’un des participants se retrouve à la barre de navigation, il se dit : "Wow, je navigue sur le bateau que j’ai construit." C’est un moment inoubliable.

Et il y a quelque chose de grisant aussi dans le fait de naviguer sur les mêmes eaux que celles parcourues à l’époque par les Amérindiens, Jacques Cartier ou Samuel de Champlain. De se retrouver au milieu de ce fleuve majestueux, on ne peut faire autrement que d’être ému. L’organisme Jeunes Marins Urbains sert aussi à ça : permettre à tous les enfants du Québec de découvrir le fleuve Saint-Laurent, pour pouvoir le respecter, le protéger et apprendre son histoire.

Pour participer au projet, il suffit de s’inscrire en ligne sur le site de Jeunes Marins Urbains.

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