Il y a 25 ans avait lieu le déluge du Saguenay

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Retour sur cet événement météorologique catastrophique qui a marqué l’histoire québécoise et canadienne.


Le printemps 1996 avait été pluvieux au Saguenay–Lac-Saint-Jean, gorgeant le sol d’eau. Puis, le début de l’été avait suivi ses traces en matière de précipitations, demeurant également plutôt frais. Les bassins des barrages hydroélectriques de la région étaient alors remplis au maximum de leur capacité.

Les ingrédients d’une catastrophe en développement

Au début du mois de juillet, le premier ouragan majeur de la saison du bassin Atlantique, prénommé Bertha, était né. Celui-ci poursuivait sa course le long de la côte est et avait laissé beaucoup d’humidité sur la région saguenéenne à la suite de son passage. Pareillement, entre le 1er et le 18 juillet, environ 120 mm de pluie étaient tombés dans ce secteur.

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Plus tard dans le mois, un important système dépressionnaire en provenance des Grands Lacs avait pris forme. Celui-ci s’était développé à la manière d’une tempête hivernale, ce qui était plutôt anormal. Au cours des jours suivants, le système s’intensifia.

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Puis, il ralentit sa course, stagnant quelque temps sur le centre et l’est de la province en raison d’un blocage atmosphérique qui lui barrait la route, déversant ainsi d’importantes quantités d’eau.

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Les jours suivants allaient marquer l’histoire du Québec.

Chronologie des événements

Le 18 juillet 1996, à 14 h 10, Environnement Canada émet un premier avertissement de pluie abondante notamment pour la région de Québec et du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour le 19 juillet. Entre 40 à 70 mm de pluie pouvaient possiblement tomber. Dès 1 h du matin du 19 juillet, la pluie commence. Elle ne s’arrêtera que 50 heures plus tard, laissant entre 155 et 279 mm d’eau.

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  • Dans la soirée, une route est inondée à Saint-Siméon, dans Charlevoix. Ce sera le premier de nombreux événements rapportés à la Sécurité civile. S’ensuivra un glissement de terrain à Saint-Fidèle, la fermeture de la route 138 et l’évacuation d’un terrain de camping.

  • Toujours le 19 juillet, à 23 h 24, des glissements de terrain sont rapportés à l’Anse-Saint-Jean ainsi que des routes inondées. D’autres événements similaires auront cours durant la nuit du 19 au 20 juillet. Entretemps, un centre provincial des opérations d’urgence est mis sur pied.

  • Le 20 juillet, des barrages et des digues commencent à céder au Saguenay. À 5 h, la route 138 s’effondre entre Baie-Trinité et Rivière-Pentecôte, sur la Côte-Nord, laissant un trou béant de 23 mètres sur 10 mètres. Quatre personnes, prisonnières de leur voiture, mourront après que leur véhicule se soit engouffré dans l’immense crevasse. Une bonne samaritaine trouvera la mort, emportée par un torrent de boue, en tentant de sauver des automobilistes pris au piège. L’armée sera appelée en renfort.

  • À 9 h, le Québec tout entier prend connaissance de l’ampleur sans précédent de la catastrophe. Dans la soirée du 20 juillet, le nombre d’évacués dépassera les 15 000. Le jour suivant, le premier ministre du Canada, Jean Chrétien, et le premier ministre du Québec, Lucien Bouchard, sont sur place pour constater l’étendue de la tragédie et l’aide nécessaire requise.

Saguenay, Quebec - Courtesy TWN

Courtoisie : The Weather Network

Au final, le déluge du Saguenay aura été le plus coûteux de l’histoire canadienne pour l'année 1996, avec des dommages avoisinant les 1,7 milliard de dollars canadiens. Environ 500 maisons auront été détruites ainsi que de nombreuses infrastructures et dix personnes y auront trouvé la mort. L’événement donnera lieu à une révision exhaustive et à l’adoption d’une loi — six ans plus tard — sur la sécurité des barrages.


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