Avez-vous déjà peur de perdre votre été? Ne lisez pas ceci!

Joey OlivierChef Contenu Éditorial
Joey Olivier

L’allure du mois de mai est loin d’offrir une couleur estivale au Québec. Plusieurs se demandent déjà si le patron froid (ou frais), qui a dominé les mois d’hiver ainsi qu’avril, pourrait se poursuivre sur plusieurs mois. Comment peut-on qualifier un été sans chaleur ? Notre équipe s’est penchée sur les étés sans chaleur avec notre expert Réjean Ouimet. Soit dit en passant, ce n’est pas un aperçu, mais seulement un point de référence.

Un critère majeur pour évaluer la performance de la chaleur est le nombre de jours de piscine durant la saison. Pour se baigner sans avoir froid (à moins que vous ayez un chauffe-eau), on considère que les températures doivent atteindre la barre des 25 ˚C.

Le pire été à Montréal à ce chapitre est l’été de 1968 avec seulement 24 jours de piscine, alors que durant un été normal, le mercure atteint 25 ˚C durant 40 jours.

Jour de psicine 25 et +

Ailleurs au Québec, cette fenêtre pour se baigner est encore plus courte. À Québec, on estime le nombre moyen à 32 jours de piscine. En 1963, il a fait au moins 25 ˚C à seulement 16 reprises. Disons que ce n’était pas l’été du maillot de bain ! À Gaspé, en 1977, on a enregistré deux fois moins de jours de piscine qu’à l’habitude (10 jours contre une moyenne de 20). Du côté de Val-d’Or, l’année sans maillot remonte à 1965 avec 11 jours de piscine, soit 13 de moins que la moyenne.

Le rendez-vous manqué des 30 ˚C

Les étés sans « grosse chaleur » sont ceux où le mercure n’atteint pas la barre des 30 ˚C une seule fois. La fréquence est différente selon les régions. À Montréal, on a enregistré 1 été sans 30 ˚C en 76 ans, tandis que la région de Québec a été privée de ses 30 ˚C à 6 reprises en 75 ans. La ville la plus sujette à ne pas atteindre cette marque est Val-d’Or, alors qu’elle a manqué ses 30 ˚C à 7 reprises sur une période de 64 ans.

dernier etet sans 30 degres

« Les épisodes (étés sans 30 ˚C) correspondent souvent à des étés minables. Je pense notamment aux derniers de ces étés en 1992 (Montréal), 2008 (Gaspé) et 2000 (Québec). Car même si tous n’aiment pas les fortes chaleurs à répétition, les canicules contribuent à l’impression d’un bel été au final », commente Réjean Ouimet.

Le patron météo qu’on ne veut pas

Les attentes sont souvent élevées au Québec pour la période estivale. Pour réussir à avoir l’impression que l’été a été à notre goût, la chaleur doit être présente le plus fréquemment possible de 60 à 80 jours.

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« Chose certaine, quand la chaleur n’y est pas, les chances sont très fortes que l’été ne soit pas à notre goût. Ce qui fait que la chaleur est discrète correspond souvent à un régime météo en creux de vague avec un vortex sur la baie d’Hudson ou sur le nord du Québec qui est récurrent pendant l’été. Ce régime va contribuer à des conditions plus souvent nuageuses et qui dit nuages, dit aussi possibilité de pluie. Rien pour aider le contrôle de qualité de l’été », explique Réjean Ouimet

Le patron météo décrit par notre expert est donc le cauchemar météo qu’on souhaite éviter autant que possible cet été.

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Mauvais départ = été perdu?

En 2017, le début de la saison était mitigé dans plusieurs secteurs du Québec et on se demandait alors s’il était possible de rattraper un mauvais départ.

La réponse est non dans trois cas. En 2008, les conditions estivales tardent à s’installer et la tendance s’est poursuivie durant l’été. Deux fois moins de jours de 30 ˚C à Montréal, 46 jours de pluie (moyenne de 38 jours), et on a enregistré 51 jours avec des températures sous les normales. Les vacances de la construction avaient été les pires des dix dernières années.

L’été de 2000 a également mal commencé le nouveau millénaire. Malgré un peu de chaleur à la mi-juin, le patron de fraîcheur et les systèmes dépressionnaires ont jeté une douche froide sur les vacanciers. On a enregistré des températures de 1 ˚C sous la moyenne, avec seulement deux journées de 30 ˚C et 46 jours de pluie.

Le champion des étés ratés du début à la fin est celui de 1992. Le grand responsable était à l’époque le volcan Pinatubo, dont l’éruption qui avait eu lieu aux Philippines en 1991, avait injecté une masse de cendres imposante dans l’atmosphère.

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Une quantité si imposante qu’un voile s’était formé entre le soleil et la surface terrestre. Résultat, on a enregistré un été 2 ˚C sous la moyenne et les températures n’ont jamais atteint la barre des 30 ˚C une seule fois !

La situation était encore plus pénible à Québec. Un été épouvantable dans la Vieille Capitale : 48 jours de pluie durant l’été, 1,6 ˚C sous les normales durant trois mois.

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