État d'urgence déclaré en Californie

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Le gouverneur de la Californie, Gavin Newsom, a déclaré l'état d'urgence dimanche dans tout l’État, alors que les feux de forêt forcent plus de 200 000 personnes à fuir et détruisent tout sur leur passage. Plus de deux millions de clients sont privés d'électricité, en prévision des forts vents à venir.


C’est la troisième fois que le Centre météorologique national des États-Unis a émis une alerte rouge (la plus haute) pour plusieurs secteurs en Californie à cause des vents violents en provenance du nord-est et de l'humidité de l'air très basse : deux facteurs pouvant aggraver les incendies.

De mardi à mercredi, les rafales pourront dépasser les 100 km/h dans le nord de l’État et les 110+ km/h dans le sud à cause de l’arrivée d’un fort anticyclone sur l’Ouest canadien.

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Dimanche des rafales ont soufflé jusqu’à 140 km/h et ont causé le départ d’un nouveau feu : Getty fire. Il a débuté ce lundi matin près de l’autoroute 405, à Los Angeles, non loin du musée J. Paul Getty, menaçant plusieurs maisons et forçant plus de 3000 personnes à évacuer. Il s’est propagé très rapidement, calcinant déjà plus de 200 hectares.

Pendant ce temps, le Kincade Fire continue de prendre de l’ampleur dans le nord de l’État. Plus de 26 800 hectares sont partis en fumée et seulement 5 % sont contenus. Près de 80 000 structures sont menacées et plus de 180 000 personnes ont dû évacuer leur demeure.

Des facteurs aggravants

La Californie est marquée par deux saisons : la saison sèche et la saison des pluies. Plus de 90 % de la pluie annuelle pour plusieurs secteurs tombent entre novembre et avril alors que la saison sèche est de mai à octobre et ne représente que 10 % de la pluie annuelle dans des villes comme Los Angeles ou San Francisco. Cette dernière ne connaît que 350 mm de pluie par an. En comparaison, à Montréal, les précipitations annuelles s'élèvent à plus de 1000 mm.

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De plus, la saison sèche coïncide avec les températures les plus chaudes de l'année, ce qui engendre un dessèchement considérable de la végétation. Après un hiver plus pluvieux que la moyenne l'année dernière, les précipitations ont pu entraîner une augmentation du nombre de graminées et autres combustibles, qui s'ajoutent à la végétation desséchée de la fin de l'été, et qui peut grandement nourrir les feux à l'automne. Un patron météo typique en automne permet également l'apparition des vents de Santa Ana : un écoulement de vents chauds et secs forcés par les montagnes et qui peuvent dépasser les 100 km/h. Ces vents sont un dangereux carburant pour les feux.

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Deux fois plus d’incendies qu'il y a 30 ans

Depuis le début de l'année, plus de 69 000 hectares ont brûlé à cause de 5 980 incidents en Californie. Plus de 400 structures ont été endommagées et les feux ont fait trois morts. Le plus important depuis le début de l'année était « Walker fire » en septembre, lorsque 22 100 hectares ont été calcinés. Le feu le plus actif avant l'automne est « Briceburg fire » dans le comté de Mariposa, où 1 780 hectares ont déjà brûlé. Kincade Fire est maintenant le plus imposant de l’année et continue de ravager la région.

D’après le National Geographic, la destruction causée par les feux aux États-Unis a augmenté considérablement dans les dernières décennies. En moyenne depuis les années 2000, on parle de 72 400 incendies chaque année aux États-Unis et plus de 2 800 000 hectares brûlés, soit le double des années 90. L’année 2015 reste la pire avec près de quatre millions d’hectares brûlés. Parmi ces incendies, seulement 5 % seraient d’origine naturelle.

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Selon les chiffres du National Interagency Fire Center, les années de 2015 à 2018 ont été beaucoup plus importantes en termes de nombre d’incendies et d’hectares brûlés.

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