Le Québec a-t-il perdu son été ?

Un été inusité, c'est arrivé plus d'une fois au Québec. Tandis que la tendance est au réchauffement, la météo peut parfois faire des siennes. Jusqu'à présent, l'édition 2022 est complètement déréglée.


Été déroutant

La saison estivale peut prendre des allures très bizarres au Québec. Parfois décalée, trouée ou intense, la belle saison se transforme à l'occasion en un véritable cauchemar pour les vacanciers. Si juillet est rempli de promesses, la météo peut en décider autrement. Ce fut le cas l'an dernier. L'été a rapidement pris son envol alors que juin a été le plus chaud jamais observé. Puis, en juillet, la tendance s'est complètement inversée.

« Le phénomène qui aurait été déterminant en juillet 2021 c’est l’affaiblissement de La Niña dans le Pacifique, explique Réjean Ouimet, météorologue. Ce qui aurait eu pour effet de délocaliser l’axe de la chaleur hors du Québec. Le plus cocasse dans l’histoire, c'est de ne pas assister au déclin de la saison en août. »

2021

L'été en automne

Un des étés les plus bizarres que le Québec ait connus : celui de 2017. Durant la période estivale, que ce soit astronomique (21 juin au 22 septembre) ou météorologique (1er juin au 31 août), la province n'a eu droit à aucune canicule. Curieusement, le lendemain de l'équinoxe d'automne, une séquence de cinq jours (23 au 27 septembre) avec un maximum de 30 °C ou mieux a lieu. Alors que le mois d'août a montré des signes de faiblesse en ce qui concerne la chaleur, septembre prend sa revanche. De fait, le marathon de Montréal a été annulé en raison du mercure trop élevé.

2017

Début tardif, fin hâtive

À l'automne 2018, le froid a gagné le Québec. De fait, il s'est installé pour régner longtemps : les températures sont demeurées sous la normale jusqu'en juin 2019. Puis, une séquence de chaleur prend le relais. Juillet se classe parmi les plus chauds et cette belle période s'étend jusqu'à la fin du mois d'août. Toutefois, le rêve prend fin dès le 1er septembre.

« Septembre 2019 a été un mois normal en température, poursuit Réjean Ouimet. On parle donc d’une situation assez inusitée et d’un été chaud, mais écourté de deux semaines. »

2019

Été 2022

Qu'en est-il de cet été ? Jusqu'à présent, il semble perdu. De fait, en considérant seulement les maximums supérieurs à 30 °C, ces journées ont été plus nombreuses en mai qu'en juin et en juillet. En temps normal, le Québec devrait connaître du temps plus chaud et plus humide. Selon les prévisions actuelles, il n'y a pas de chaleur durable en vue avant la mi-juillet.

CHALEUR1 (2)

Avec la collaboration de Réjean Ouimet, météorologue.


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