Et si décembre se dégonflait...
Décembre va-t-il se dégonfler cette année? Analyse.
Décembre se réchauffe
Au fil des décennies, décembre tend à se réchauffer. De fait, le nombre moyen de jours avec une température supérieure au point de congélation augmente depuis 60 ans. De 11 jours entre 1961 et 1990, Montréal en a ajouté presque 4 de plus lors des 30 dernières années. Cette donnée ne ment pas.
« Un des traits dominants de décembre au cours des dernières années aura été ces poussées de douceur remarquables, explique Réjean Ouimet, météorologue. Elles nous laissent sur notre faim quant à la venue du vrai hiver. »
Le cas particulier de 2015
En 2015, décembre a été exceptionnellement chaud. Des maximums au-dessus du point de congélation ont été observés durant presque tout le mois. De plus, la veille de Noël, en Montérégie, Saint-Anicet a enregistré 21 °C. Pour un 24 décembre, c'est 25 degrés au-dessus de la normale.
« Au fil des ans, la fréquence de telles journées s’est accélérée, poursuit Réjean Ouimet. Lors de l’année 2015, le mercure est resté au-dessus du point de congélation du 1er au 27 décembre. À 13 reprises, il a fait plus de 5 degrés. Trois journées ont été de 10 degrés et plus. »
Chaleur exceptionnelle
Certaines années se distinguent par des poussées de chaleur remarquables en décembre. À Montréal, on se souviendra du 6, en 2001, avec un maximum de 18 degrés. La majorité des cas ont eu lieu depuis quarante ans. Le plus souvent, ces très hauts maximums surviennent au début du mois, sauf en 2015!
« Dans un passé relativement récent, quelques cas ont été particulièrement longs en durée en décembre, déclare Réjean Ouimet. De 15 à 27 jours, le tout jumelé avec de la pluie, l’un ne va pas sans l’autre souvent en décembre. On comprend que le décor hivernal en prend pour son rhume. Lors des années remarquables, on a quand même réussi à sauver le Noël blanc en 2001 et 2011 avec 6 cm au sol dans les deux cas. En 2015, Noël fut vert de l’Abitibi à Québec ainsi qu’aux Îles-de-la-Madeleine. »