Est-ce que printemps sec rime avec été chaud ?

MétéoMédiaÉquipe éditoriale
MétéoMédia

Le printemps relativement sec que nous avons connu est peut-être annonciateur d'un été chaud. Vérifions les faits.


En météo, la meilleure garantie d’avoir de la chaleur, c’est qu’il y en ait au préalable. La chaleur favorise donc la chaleur. Peut-on appliquer la même logique quand le printemps est sec surtout dans les derniers milles (par exemple en mai) au moment de la transition vers l’été ? Quand il y a moins de précipitations que d'habitude au printemps, le sol s’assèche d’autant plus que le fond de l’air est sec et favorise une plus grande évaporation. Le résultat : une étendue plus ou moins grande de sol sec.

Sur le plan local

Que se passe-t-il quand le soleil chauffe un sol sec ? Celui-ci se réchauffe rapidement et l’air qui est en contact avec le sol se réchauffe aussi rapidement. À l’inverse, un sol humide va ralentir le réchauffement puisqu’une partie de l’énergie solaire sera utilisée pour évaporer l’eau dans le sol. Cette eau évaporée va potentiellement se transformer en nuages qui vont bloquer les rayons du soleil. Par conséquent, moins de soleil : moins de chaleur.

printemps1

Sur le plan synoptique

Sur une vaste échelle, on va se retrouver avec deux types de situations. En premier lieu, si avant le début de l’été on a une vaste zone de milliers de kilomètres carrés où le sol est sec, cela va favoriser le développement d’une crête. Par conséquent, le soleil sera plus présent. Il s’agit de rétroaction positive.

printemps3

À l’inverse, une vaste zone où le sol est anormalement humide au début de l’été est plus susceptible de générer des perturbations, des nuages et des orages. Tous ces phénomènes agissent pour freiner l’action du soleil et ne favorisent pas un réchauffement de l’air.

printemps2

Un exemple : prenons les dix printemps les moins arrosés que l’on ait connus à Montréal. Cinq des étés suivants ont été chauds. On note également sept beaux étés parmi cet échantillon. On a donc un résultat en apparence assez mitigé. Il est à noter que les cinq étés chauds ont eu lieu systématiquement depuis 1989. Dans les années antérieures, le modèle fonctionnait, semble-t-il, moins bien.

printemps4

Chose certaine : pour qu’un été soit chaud, les pluies et les nuages doivent se faire discrets pendant la saison elle-même. Autrement, le soleil ne fait pas le travail et l’été est à l’eau.


La chaleur meurtrière survient des décennies plus tôt