En route vers l’autonomie alimentaire

Mes grands-parents ont toujours eu un potager. Rien de gros, juste des légumes qui poussent tout seuls sur le bord de la route. “Le petit ! Va donc ramasser une poignée de carottes pour le souper.”

C’était bien avant que la culture biologique s’appelle le bio et que l’on dise d’eux qu’ils étaient des agriculteurs urbains. Quand il y avait trop de tomates, on en donnait au voisin contre des fèves jaunes ou autres choses parce qu’à la fin, tout passe par la même place. Oui, mon grand-père était du genre à parler comme ça. L’hiver arrivé, on mettait les courges, les navets et les carottes restantes dans la chambre froide. Sans nostalgie, j’ai l’impression que ces gens avaient l’habitude de se débrouiller.

Maintenant que le commerce alimentaire est mondialisé et que les navets n’ont plus de chambre froide pour dormir, on dispose d’une grande variété de fruits et légumes dans nos marchés d’alimentation. Des milliers de camions les font voyager sur des milliers de kilomètres tous les jours de l’année. Nous sommes alors tributaires de l’agriculture des autres et des prix fixés par le marché.

En 2020, on s’est inquiété pour notre approvisionnement en produits alimentaires frais. La question de l’autonomie alimentaire s’est imposée comme un facteur de santé publique.

Serions-nous capables d’améliorer notre production de nourriture locale même si notre hiver chéri gèle les sols la moitié de l’année ? Il semble que oui. À condition de le vouloir, comme toujours. Prenons la route.

Alexandre Beaulieu est vidéaste à MétéoMédia. Il a réalisé cette série de reportages sur l'autonomie alimentaire en 2020.