Domestique contre sauvage : c'est la guerre des abeilles !

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Des études indiquent que les abeilles domestiques luttent contre les abeilles sauvages pour s'approprier le pollen, ce qui entraîne un déséquilibre naturel.


Les abeilles domestiques et les abeilles sauvages participent toutes deux à la pollinisation de nos cultures, mais des recherches indiquent que la concurrence entre elles pour l'accès aux ressources florales peut avoir des répercussions négatives sur les espèces indigènes.

Une compétition féroce entre les espèces

Des études récentes, y compris celle publiée ce mois-ci par l'université Curtin en Australie-Occidentale, ont révélé que l'abeille européenne introduite au Canada pourrait constituer une menace pour les populations d'abeilles indigènes. En effet, les colonies de ces deux espèces se disputent les mêmes sources de nectar et de pollen, autant dans les jardins urbains que dans les zones sauvages.

Quand les espèces mellifères et les espèces sauvages entrent en concurrence, ces dernières voient leurs colonies diminuer, produire moins de reines et encore moins de larves. C'est le même constat pour les bourdons, moins nombreux et donc moins efficaces dans la collecte du nectar des fleurs. Ils deviennent plus petits avec le temps, faute d'une quantité de nourriture suffisante.

Une lutte de territoire qui concerne aussi les apiculteurs

Le plus gros défi pour les chercheurs est de réussir à conscientiser les producteurs de miel, qui font partie intégrante du problème. En effet, les apiculteurs ont tendance à établir des ruches dans des milieux naturels où leurs abeilles vont envahir le territoire des abeilles sauvages.

Dans ce contexte, la meilleure stratégie serait de choisir des endroits où l'activité des abeilles domestiques aura le moins d'impact sur la survie des abeilles sauvages. Installer sa ruche dans une zone agricole spécialement aménagée est même la meilleure option, bien que ce soit une décision plus coûteuse dans un contexte économique compétitif pour les humains.

Abeilles domestiques et sauvages participent toutes à notre économie

La valeur économique et agricole des abeilles domestiques et des abeilles sauvages au Canada est conséquente. Selon le gouvernement fédéral, on estime que la pollinisation par les abeilles contribue chaque année à apporter 4 à 5,5 milliards de dollars à l'économie du Canada.

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Aussi, les espèces sauvages comme le bourdon ou l'abeille maçonne sont des pollinisateurs plus efficaces que l'abeille domestique dans la pollinisation des plantes locales. Certaines espèces sauvages sortent de leur hibernation également plus tôt dans l'année que les abeilles domestiques, ce qui en fait les principaux pollinisateurs des fleurs du début du printemps.

D'après les chercheurs, malgré la concurrence entre les abeilles sauvages et les abeilles domestiques, les deux espèces pourraient coexister sans avoir à se sacrifier l'une pour l'autre dans les efforts de conservation. Il y a suffisamment de place dans notre environnement pour cela. De plus, la nature est plus productive quand il y a plus d'espèces différentes, et que les systèmes de pollinisation sont diversifiés et complexes.


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