Diabète et extrêmes de températures : un mauvais mélange

Les chaleurs et les froids extrêmes ont un impact sur les personnes diabétiques, en faisant fluctuer leur taux de sucre, parfois jusqu’à rendre la situation inquiétante. Entretien avec l’endocrinologue Rémi Rabasa-Lhoret afin de mieux comprendre le phénomène.


Les personnes diabétiques doivent constamment surveiller l’état de leur glycémie : lorsqu’elles font du sport, après avoir mangé certains aliments ou encore si elles n’ont pas mangé depuis un certain temps. La météo joue également un rôle dans cette équation puisque les extrêmes de température font varier la demande d’énergie dans le corps. « Ça augmente un certain nombre de risques qui sont présents au quotidien des patients qui vivent avec le diabète. En particulier dans les formes de diabète qui ont besoin d’insuline », explique le Dr Rabasa-Lhoret. Ce qui est le cas de toutes les personnes atteintes du diabète de type 1 et une fraction non négligeable des diabétiques de type 2.

Chaleur dangereuse

« Les patients naviguent entre le trop haut et le trop bas. La chaleur va augmenter les risques de fluctuer de l’un à l’autre. Le cas le plus fréquent, c’est l’hyperglycémie », continue le spécialiste. Ce taux de sucre au-delà des valeurs cibles peut engendrer des complications à long terme aux yeux, aux reins et aux nerfs ; il est donc primordial pour les personnes diabétiques d’éviter à tout prix l’hyperglycémie. « La chaleur augmente le taux de sucre, en plus d’augmenter les risques de déshydratation », note Dr Rabasa-Lhoret.

Combat contre le froid

Le froid augmente la demande d’énergie dans le corps, abaissant ainsi la glycémie. « On risque beaucoup plus d’avoir un taux de sucre plus bas que la normale. L’hypoglycémie, c’est beaucoup plus qu’un simple malaise ; ça peut aller beaucoup plus loin que ça, jusqu’au coma, par exemple ». Le moyen le plus efficace d’éviter l’hypoglycémie en hiver : éviter à tout prix la sédentarité !

Protéger ses médicaments

Il est primordial de protéger l’insuline des températures extrêmes. « L’insuline qui ne supporte pas bien le chaud, ne supporte pas le gel, mais alors pas du tout ! Le gel peut la rendre totalement inefficace. On doit la conserver sur nous ; il ne faut pas la laisser dans une voiture au très chaud ou au très froid », conclut-il.

À VOIR ÉGALEMENT : Un traitement contre la maladie de Lyme